Enfin une nutritionniste

septembre 30th, 2009

Nous avons enfin trouvé la nutritionniste dont ma fille avait besoin : elle est spécialisée dans les TCA, travaille avec la clinique des Pages et la psychiatre de notre fille, est adorable, directe, honnête. Et surtout, elles ont très bien accrochés ensemble.

Pas de mensonges, directement un tutoiement entre les deux, échanges de portables pour s’appeler nuit et jour si besoin…. On sent qu’il s’agit d’une personne sur laquelle on peut compter et en qui ma fille a directement confiance.

Ouf… c’était la dernière personne importante qu’il fallait trouver. Cela évitera d’aller voir la nutritionniste de la maison des ados et celle que nous avions vu il y a 3 semaines (très efficace : elle a effectivement perdu 3 kilos depuis ce rdv!!)

Pas de mensonges : donc également la vérité à propos de la boulimie. Elle a expliqué que dans 9 cas sur 10 les anorexiques font de la boulimie après. C’est bien ce que je ressens avec notre fille car elle dit en permanence qu’elle a hâte d’être guérie pour manger tout et autant qu’elle le veut….Et que ca lui fait très peur car elle pense ne pas pouvoir se contrôler. Et oui, même problème mais dans le sens inverse!!

Hier soir elle s’est resservie plusieurs fois. Je suis rentrée trop tard pour le voir et l’aider à se contrôler (bon … n’exagérons pas : il ne s’agissait que de la soupe aux courgettes pure!). Mais pour elle cela a été la preuve qu’elle ne peut pas se contrôler. Et qu’il faut qu’elle résiste à la nourriture.

Évidement, aujourd’hui j’ai payé pour cet « écart ». En plus, je suis particulièrement fatigué depuis ce matin, et j’ai donc un peu moins de patience.
On a enchainé plusieurs rendez-vous aujourd’hui et entre les accompagnements des uns et des autres, j’ai une journée où je ne fait rien d’autre que de passer des heures dans la voiture et dans les salles d’attente.

De mauvaise humeur, elle n’arrête pas de me dire ‘tu ne comprends rien », tu ne m’écoutes pas », tu es de mauvais humeur », tu es « fâché »….

Elle sent que je suis plus « fragile » aujourd’hui et en profite pour projeter, comme dans un miroir,  son mal-être sur moi.

Et c’est là qu’il y a des moments où  j’ai aussi envie de lui crier dessus, de me fâcher. De lui dire que je suis épuisé, que j’ai le droit d’être contrarié, le droit de dire ne pas dire les choses comme je le veux. Que je n’arrête pas de faire tous les rendez-vous avec elle, que je l’emmène et la récupère partout, que je l’écoute à longueur de journée, que mon travail en souffre, que je n’ai plus de vie, ni  de couple, ni d’amis, ni pour moi….

Oui… Il y a des moments où les mamans aussi ont envie de crier.
Faut juste pas le faire au mauvais moment …

crises d’anorexie, crises d’hystérie

septembre 29th, 2009

Vendredi dernier :Clinique des Pages au Vésinet pour rencontrer le docteur Nomblot. Objectif du rdv : en savoir plus sur une éventuelle hospitalisation et savoir si il y a également une équipe qui peut la suivre en externe.
Le Docteur s’est trompé dans l’heure du rendez-vous. Il faut attendre une heure. Je lui propose d’aller se balader dans le parc ou en ville en attendant.
Mais là, elle commence à pleurer. A s’inquiéter. Elle a trop de devoirs. Quand va-t-elle pouvoir travailler? Même si on est vendredi, il est impossible pour elle d’aborder le weekend sans avoir terminé ses devoirs pour la semaine qui suit.
Impossible de la calmer. Je ne parle pas… je ne sais pas quoi dire et dans ce cas il vaut mieux se taire. La laisser pleurer. Je reste à son écoute, mais ne réagis pas. Je ne la console pas. Je suis juste là pour elle.
Elle parle, exprime ce qu’elle ressent. Explique qu’elle est obligée de faire son travail pour se calmer. Mais qu’elle est tellement épuisée, tellement fatigué. Qu’elle en a tellement marre de cette maladie et du lycée.

Ce rendez-vous tombe très bien car elle commençait à envisager l’idée de se faire hospitaliser. Elle en a même parlé avec ses amies et celles-ci ont l’impression qu’elle n’attend que ça…
Le docteur la prend seule. Ensuite, avec moi. En rentrant, elle me dit avec son petit air hautain et moqueur « Ecoutes maman, écoutes bien ce qu’IL va te dire »…  Je la sens remontée, révoltée. Je ne dis rien. J’écoute.
Le docteur a clairement expliqué ce qu’implique une hospitalisation. Pas de mensonges, pas de beaux discours. Juste la réalité : 9 semaines d’hospitalisation. Un contrat entre elle et la clinique:

IMC de 14 : pas de contact avec la famille
IMC de 15 : courrier avec la famille
IMC de 16 : téléphone …. etc…

Je n’ai pas les détails, mais je retiens (et elle surtout)  que les contacts avec la famille et les proches seront uniquement permis en fonction de sa prise de poids.

Petit à petit elle se détend un peu. Elle voit que je ne fait qu’écouter et elle se dit que le psychiatre n’est peut être pas tellement odieux que ça. Elle commence à poser des questions : Que fait-on toute la journée? Est-ce qu’on ne déprime pas quand on est là? Est-ce qu’on peut suivre des cours?
On lui répond en toute franchise : ses journées seront occupées par les repas. Ce sera une telle obsession, un tel effort à fournir, qu’il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle s’ennuie. Et puis quelques activités, les rendez-vous avec l’équipe médicale. Pas d’école…. Les journées passent très vite.

On quitte la clinique. Elle me dit qu’il est hors de question qu’elle se fasse hospitaliser.
Je lui dis que cela ne dépendra que d’elle. Que c’est elle qui décidera. Qu’on ne la forcera pas. J’explique que c’est uniquement si elle a un vrai problème de santé, qu’elle sera hospitalisée dans un vrai hôpital. Et qu’ensuite elle serait transférée en clinique.
Je suis honnête avec elle. Pas question de lui faire peur, de lui raconter des mensonges. Je sais qu’une hospitalisation contre son gré n’est pas possible. Et puis, on sait que les résultats ne sont pas bons dans ce cas.

On rentre et je prépare le diner. Elle me dit qu’elle veut manger des aliments orange, des aliments « chauds » des aliments qui sont « gezellig » … (cosy, agréable, ronds….).
Je mets la table dans la salle à manger, avec la nappe de couleur « chaude », les bougies…
Son papa a du retard donc on commence à manger à trois.
Et puis, remarque de son frère. Remarque innocente en temps normal. Mais elle jette ses couverts et quitte la pièce en hurlant. Elle en veut à son frère. Elle en veut à sa maladie. Elle pleure, elle crie et se roule par terre.
Je suis impuissante mais reste avec elle.
Son papa rentre et prend le relais. Je vais voir son frère. Elle se calme au bout d’un moment et ils parlent. Mais ensuite, c’est de nouveau la crise. Elle hurle contre son père. Lui dit qu’il ne comprend rien. Elle lui en veut de lui avoir parlé de l’hospitalisation. Que cela est inévitable. Et elle est convaincue que ce qu’il veut, il l’obtient. Elle a l’impression qu’il ne lui fait pas confiance. Qu’il pense qu’elle ne s’en sortira pas.

Elle monte dans sa chambre. Continue à crier, à pleurer. Se roule en boule et ensuite elle commence à faire ses devoirs. Me dit qu’il faut qu’elle travaille….
Je la laisse et elle fini par aller se coucher.

Le lendemain, on va voir Jacqueline. Une dame qui travaille sur les énergies du corps. Elle pleure pendant tout le trajet. Pourtant elle a envie d’aller la voir et de nouveau je suis contente qu’on ait ce rendez-vous qui va pouvoir l’aider.
Elle continue à être fâchée avec son père. M’explique ce qu’elle ressent. Qu’elle a des comptes à régler avec lui. Qu’il faut que je lui parle pour lui expliquer qu’elle veut parler avec lui. Qu’elle ne veut pas qu’il se justifie en permanence. Qu’il lui parle de son passé, de sa famille. Qu’il lui fasse des excuses pour ce qu’il lui a dit la veille. Et surtout, qu’il lui fasse confiance.

J’appelle mon mari. Lui explique  ce qu’elle m’a dit. Qu’elle a envie d’aller au cinéma avec lui le soir, mais qu’avant, il faut qu’ils parlent.

Le rendez-vous avec Jacqueline s’est très bien passé. Beaucoup de choses sont remontés. Elle parle des infidélités de son père. Elle en souffre. C’est la première fois qu’elle aborde ce sujet et me demande si elle peut en parler à Delphine.
Je la rassure et lui dit qu’il faut qu’elle l’exprime.
Qu’il est important de connaître l’histoire de sa famille, de son père….

Elle sort soulagé de cette rencontre. Me demande en permanence si j’en ai parlé avec son papa. Si je lui ai expliqué ce qu’elle ressent. Elle a peur de parler avec lui, d’affronter la discussion,  mais elle sait aussi qu’elle en a besoin.

Le soir, ils partent ensemble. Au cinéma. Au restaurant. Soirée très détendue pour tous les deux. Elle est contente car ils ont pu parler. Le nuage est passé. Les choses sont plus claires. Ils se retrouvent.

Je vais diner avec notre fils. Soirée très sympa et détendue. Et lui parle aussi de l’histoire de famille, de sa grand mère, de ses grands parents. Il prend ça très calmement. Ce n’est pas sa vie. Il n’a pas le même besoin de savoir.

Dimanche, elle a un massage avec Nassima pendant 2 heures, car elle a mal au dos et les séances de kiné ne lui font rien. Un massage très particulier, difficile à décrire. Nassima ressent les tensions de ma fille, sent que son dos est totalement bloquée, qu’elle ne respire pas, que tout est coincé. Elle travaille dessus, pour lâcher les tensions.
Et le résultat est époustouflant. Le lendemain, elle n’a plus mal au dos, beaucoup moins de tensions….!!

Le soir, elle me voit préparer le diner dans la cuisine. Et c’est trop. Elle a fait de gros efforts pour manger ce weekend. D’énormes efforts. Même si c’est peu, elle n’a pas sauté de repas.
Et elle retourne pleurer dans sa chambre. Se couche dans son lit. Son papa rentre et va la voir. Mais elle ne veut pas descendre, ne pas venir manger.
Je la laisse seule. Après une demi-heure, je monte dans sa chambre. Lui dit qu’elle peut rester au lit, et descendre quand elle le veut. On parle tranquillement. Je l’écoute exprimer sa souffrance. Lui dit que si je ne dit rien, c’est que je ne peux pas lui donner de réponses…. que je ne peux pas sentir ce qu’elle ressent, mais que je vois qu’elle est mal.  Elle fini par descendre et se mettre à table.
Mais c’était de courte durée, car une fois que je l’ai servie, elle retourne dans la cuisine. Pleure encore. Se roule sur le sol. Elle ne peut pas manger. Elle ne peut pas affronter la nourriture. On a peur, car il y a les couteaux dans la cuisine. Et quand elle fait une crise d’hystérie, on ne sait pas ce qu’elle peut faire.
Doucement, j’enlève les couteaux, doucement je vais la voir. Et doucement je la prends dans les bras… au moment où elle les tend.
Elle parle encore, m’explique. Et se calme. Demande si elle peut se servir elle-même à table. Que c’est plus facile pour elle de prendre la nourriture quand elle se sert et qu’elle est considéré comme  les autres. Je la laisse faire et elle mange…De la purée de potirons dans lequel j’ai rajouté du sucre sans qu’elle le sache.
Elle se ressert à plusieurs reprises. Au bout d’un moment, j’enlève le plat car je vois qu’elle ne peut pas s’arrêter. Je ne veux pas qu’elle se culpabilise après et qu’elle tombe dans la boulimie. Donc je l’aide à se maîtriser. Dans l’autre sens.

Pour d’autres personnes cela peut paraître anormal. Pourquoi enlever un plat alors qu’elle est prête à manger? Mais je pense que les personnes qui connaissent cette maladie me comprendront.
Et le lendemain, elle me remercie de l’avoir fait. Elle m’a dit qu’elle se sentait bien d’avoir mangé. Pas trop, pas trop peu. Et que cela l’encourage à faire mieux.

Nous faisons des pas géants! Malgré les crises du weekend, nous arrivons à trouver le chemin. Peut être que ceci n’est que temporaire? Mais tous les petits pas sont importants.

 

La souffrance

septembre 27th, 2009

Ce weekend a été long. Beaucoup d’émotions. Beaucoup de crises. Beaucoup de petites victoires… C’est trop long à écrire. Trop compliqué à exprimer…
Ce soir je me suis couché. Epuisé. Et je me suis dis que c’était dur de vivre tout ça en tant que parent. Pourquoi moi, pourquoi nous? Pourquoi cette souffrance?
Souffrance… ? Mais cette souffrance, ce n’est pas moi qui la subis. Ce que moi je traverse est tellement peu par rapport à la souffrance que ressent ma fille.

Qu’y a-t-il de pire que d’avoir FAIM? De ne pas POUVOIR manger? On peut avoir tous les maux, tous les malheurs de la terre, mais si on ne peut pas manger, on ne peut pas survivre. On ne peut simplement pas VIVRE. Et on ne peut plus ressentir d’autre souffrance que la faim. On ne peut plus penser à rien d’autre que la nourriture. Tous les autres sentiments deviennent secondaires.
Notre fille n’arrive plus à manger,  plus à se contrôler, plus à avoir de pouvoir sur soi, plus à se faire plaisir…. Elle se puni. Son corps la puni. Il y a une guerre à l’intérieur de ce corps.
Elle porte la souffrance des autres en elle. La souffrance de ceux qu’elle aime.
Et tout ça inconsciemment, sans pouvoir le comprendre.

J’essaie d’exprimer ce que notre fille me dit. Ce qu’elle ressent. Elle parle beaucoup. Même pendant ses crises quand elle est couchée par terre dans la cuisine et qu’elle hurle, qu’elle pleure, qu’elle veut mourir…. Elle n’en peut plus. Elle VEUT manger. Elle VEUT guérir. Mais c’est trop difficile… pour l’instant.

Pourtant, nous avons fait tellement de progrès cette semaine. Tellement de choses sont sorties, ont été dites.
Malgré la première crise vendredi soir vis à vis de son frère et de son père, elle est allée au cinéma et au restaurant avec son papa samedi soir. Elle a passé une bonne soirée car ils on finalement eu l’occasion de parler. Et elle ne demandait que ça.

Vendredi soir… la visite àla clinique. J’en parlerai demain. Je suis fatigué. Mais une chose est certaine : elle ne VEUT PAS être hospitalisée!

Des hauts et des bas

septembre 25th, 2009

Journée très positive hier. Elle a été ravie de sa consultation avec sa psy et tellement contente que son papa l’accompagne.
Cela a été bon pour tous, car je n’arrivais plus à expliquer des choses à mon mari. J’ai tout le temps l’impression de mal faire, de faire le contraire de ce que lui  pense être bien. La rencontre avec Delphine l’a rassuré et a peut être aussi permis d’entendre les choses de quelqu’un autre. C’est comme pour notre fille : ce que moi je dis ne peut forcément pas être objectif… il faut l’entendre de la bouche des « professionnels » pour pouvoir le croire.

J’ai été à la gym hier soir. Merci pour tous ceux qui s’inquiètent pour moi… je vais bien, je suis bien aidé et j’essaie de me trouver des petits moments pour moi.
En rentrant notre amie babysit qui était à la maison  était très contente de la soirée avec les enfants.
Notre fille  était détendue, a mangé du poisson (!!!!) avec une tomate, a parlé beaucoup et a même dit qu’il était possible qu’elle soit hospitalisé d’ici 2 semaines pour une période de 6 semaines! Notre fils était bien aussi… mais il se renferme de plus en plus. Il pense qu’il faut être « fort et dur »… il me dit qu’il vit sa vie… chacun la sienne. Pour moi, c’est du déjà vu….

En disant bonne nuit à notre fille, elle m’a dit qu’elle adore Delphine (sa psy). Delphine  veut la voir 2 fois par semaine maintenant car elle sent qu’il y a des choses qui bougent. Quelle soutien, quel soulagement d’avoir enfin quelqu’un qui prend réellement les choses en main. Elle me dit être fière d’avoir mangé et de ne plus se peser.

Ce matin, elle est renfermée. A passé une mauvaise nuit. Et je sais pourquoi.
Vers 23 heures, j’ai du aller chercher quelque chose dans sa chambre et le bruit a du la réveiller. En descendant, j’ai entendue qu’elle s’est levée. Je n’ai pas voulu remonter car je sentais qu’elle allait être énervée (ça doit être l’instinct maternel?).
Ce matin, quand elle est descendue des escaliers j’ai vu au premier coup d’œil que le nuage était de retour sur son visage.
Elle m’a dit avoir mal dormi. D’avoir eu du mal toute la nuit à s’endormir. Que ma présence dans sa chambre l’avait énervé (confirmation de l’instinct maternel!).

Non, je ne culpabilise pas. Elle doit stresser à cause de la clinique ce soir. Elle a fait beaucoup d’efforts cette semaine. A appris des choses qui émotionnelle ment sont très lourdes.   C’est fatiguant. Épuisant.

Je sais qu’il y aura pleins de hauts et de bas. Pleins de moments où on va croire que ça va mieux, pour découvrir le lendemain que c’est reparti vers le bas. Mais chaque petite victoire est importante. Et je pense qu’après chaque chute, elle deviendra un peu plus forte…. et nous aussi.

 

Pourquoi chercher les raisons de son malaise ? On ne peut pas être dans leur tête et leur logique est bien à part…….

elles sont obnubilés par la nourriture, peut être a eu t elle besoin de se rassurer quant aux calories ingérées avec le poisson ? En la réveillant, sa faim s’est peut être réveillée ? Ou peut être as tu tout simplement raison ? Combien de fois, nous on est tombés à côté…… Au départ, leur état d’âme est bien souvent lié à la nourriture : trop manger, envie de manger qu’il faut freiner, car normalement dans le cadre de l’anorexie mentale, elle lutte contre la faim…… ma fille me disait le contraire « elle n’a pas faim », elle m’a avoué qu’elle ne pensait qu’à ça et qu’elle luttait parce qu’elle voulait être la plus forte !  Je ne l’ai appris que récemment. Une claque en plus dans la tête : super !!!

Publié par Maman contre l’anorexie le vendredi 25/09/2009 – 10:36

 

Tu as raison : la nourriture est une obsession. Ma fille me dit qu’elle a faim. Elle me dit qu’elle ne peut pas se passer du petit déjeuner.
Ce matin j’ai senti qu’elle a dû lutter contre la faim pour « compenser ses excès de hier ». Elle a pesé son yaourt et sa pomme…. Chose ce qu’elle ne fait jamais. Ce soir, exit la balance de cuisine!!
Elle est très perturbée quand on lui dit qu’il faut qu’elle mange ce que NOUS lui préparons… même si cela peut avoir pour conséquence qu’elle ne mangera rien. Elle ne comprend pas qu’on puisse l’autoriser à ne pas manger du tout! « C’est pas possible. Vous ne pouvez pas me faire ça… » mais elle fini par avaler quelque chose … ou rien du tout. Trouver des compromis, tout le temps.

Publié par Ma bataille contre l anorexie de ma fille le vendredi

 

Voilà ce qui fait la différence et qui en fait réellement une maladie mentale : la lutte contre la faim sans fin…….. c’est une véritable lutte dans leur tête, dans leurs tripes……

nous, notre approche a été différente, on l’a jamais forcé à manger ou à ne pas manger, à un moment elle se préparait ses repas elle même, on a évité les conflits dans un premier temps, et puis, elle a été rapidement à l’hôpital, ils nous ont dit de ne pas nous prendre la tête avec ce qu’elle mangeait où ne mangeait pas, on a fait ça ! aujourd’hui, y a des moments, où elle ne veut pas manger à table avec nous, ou alors la dernière fois, on a acheté du chinois, nems et compagnie, il y avait sa part car elle avait dit oui……… au moment de se mettre à table, elle nous a dit « non, je ne peux pas »….. Bien, on a rien dit, car ma fille est aujourd’hui anorexique boulimique, maladie très proche, elle avait peur que si elle commençait à manger, elle n’arrêtait pas…….. Car la faim est toujours présente ……..

La différence c’est qu’aujourd’hui, même mince, tu l’as vu sur la photo, elle n’est plus en danger vital et qu’il est important qu’elle gère, avec l’aide de sa psy, son comportement alimentaire qui alterne suivant l’état où elle est, et on n’oublie pas que dans bientôt quatre moi, elle est majeure……

on fait comme on peut avec nos filles !

Prendre un rendez-vous soi même

septembre 23rd, 2009

Journée tranquille, malgré une soirée de hier très difficile … entre les parents.
Reproches, dispute… Cela est évident compte tenu du stress dans lequel on vit actuellement. Chaque mot est « en trop ». Chaque mot est « mal interprété ». Chaque mot est « un reproche »…
On ressent la douleur chez l’un comme chez l’autre. Et il est tellement difficile de se consoler, de se rassurer.
On a besoin de partager cette maladie. D’être présents à deux. De faire sentir à notre fille qu’on se préoccupe tous les deux d’elle. Cela peut être avec des mots, avec une simple présence. Mais surtout pas avec une présence  où elle a l’impression qu’on est là parce qu’il faut être là (ce n’est pas un reproche, car cela me concerne aussi).

Pour soutenir notre fille, il faut selon les médecins  « avoir avec la personne qui lutte une relation confiante, de soutien, amicale. Il est important de reconnaître que si la relation est tendue, cela réduit considérablement le niveau de confiance et de confort de cette personne avec vous. »

J’ai annoncé à notre fille que demain, c’est son papa qui va avec elle voir la psychiatre. Son  visage s’est illuminé un instant. Elle est contente. Elle veut aussi partager ces consultations avec son papa. Je suis heureuse et on n’a pas idée a quel point cela me soulage de ne pas avoir un rendez-vous pendant une journée. De la savoir en sécurité avec son père.
Tant pis si cela a provoqué une soirée tendue. Je regrette que mes remarques aient fait mal. Mais on ne peut pas revenir en arrière et les non-dits sont finis de mon côté.

J’ai téléphoné à la Clinique des Pages ce matin pour prendre rendez-vous avec le Dr Nomblot. Pour voir la clinique, pour savoir si elle peut être suivie par des médecins et nutritionniste chez eux.
Ils n’ont pas voulu prendre le rendez-vous et m’ont dit que c’est ma fille qui doit téléphoner elle-même pour prendre le rdv….
Malgré qu’elle soit mineure, qu’elle est timide, qu’elle m’a demandé de prendre le rdv car elle ne veut plus aller à la maison de Solenn, cette prise de contact semble incontournable.

On a beau dire qu’on veut l’hospitaliser. On n’a rien à dire. C’est à elle de prendre la décision (bien évidement avec l’aide de l’équipe médicale et nous-mêmes).

Comme tout le monde probablement, j’ai été choquée. De ne pas pouvoir prendre un rdv alors qu’elle est d’accord me semble inhumain. Surtout quand on sait que beaucoup d’anorexiques refusent d’admettre leur maladie. Et je peux comprendre que les parents sont perdus quand ils se trouvent devant un tel barrage.

J’en ai parlé ce matin avec notre fille et elle était stupéfaite. Elle m’a dit ne pas oser les téléphoner. « Pour leur dire quoi »? Je n’ose pas dire le mot « anorexique. Je n’ose pas prononcer le mot de ma maladie ».
C’est là que j’ai compris qu’il est peut être important que la démarche vienne d’elle.
Je l’ai emmené chez le kiné pour un massage et j’ai laissé tomber le sujet jusqu’au retour. Histoire qu’elle soit plus détendue.
Le kiné lui a dit que c’est normal qu’elle a mal au dos. Qu’elle n’a plus de graisse et que maintenant ce sont ses os, ses ligaments et tous les autres membres qui vont souffrir. Que le seul remède est l’alimentation (merci au kiné car il a dit cela avec beaucoup de finesse et franchise et elle l’a bien accepté).

En rentrant je lui ai proposé de téléphoner à la clinique (en mettant le haut-parleur et de lui passer la communication ensuite. Elle a accepté et pris la communication avec la secrétaire. Mais le docteur n’était pas disponible. Il devrait rappeler ce soir. J’espère qu’elle pourra affronter cette conversation. Je croise mes doigts. C’est une victoire si elle y arrive.

 

 Confirmation rdv

 

Le Dr Nomblota rappelé notre fille hier soir!!! Et elle a pris son rendez-vous vendredi à 18h15.
Quelle victoire. Cela semble tellement peu, tellement simple. Mais pour elle cela a été presque insurmontable. Après l’appel, elle s’est renfermée, elle était mal. Je l’ai laissé avec sa douleur. Une 1/2 heure après elle est descendue pour manger. Peu, tellement peu. Mais elle était de bon humeur. Ce matin pareil. Elle n’a que deux heures de cours avant que son papa vient la chercher pour aller voir la psy.
Pour moi, journée de bureau pour me changer les idées.

Secrets de famille

septembre 22nd, 2009

Les enfants ressentent les secrets de famille. Les choses non-dits. Les choses qui sont lourdes à porter par les parents ou grands parents. Parfois trop difficiles à partager. On attend le bon moment pour les dire aux enfants. A un moment, ils sont trop jeunes. A un autre moment, ils sont adolescents et on se dit qu’il vaut mieux attendre…

Ce n’est jamais le « bon moment ». Mais il faut parfois avoir le courage d’affronter brise le silence et ne pas avoir de remords. Même si cela fait mal. Mais si cela fait souffrir.

Hier nous étions à la maison de Solenn avec l’endocrinologue. Elle m’a posé des questions à propos des parents, des grands parents. A propos des problèmes de santé qu’il y a eu. A propos des dépressions.
Et j’ai du le dire. Dire à ma fille que sa grande mère était dépressive. Qu’elle s’est suicidée. Qu’elle était malade.
Ma fille m’a regardé avec les yeux surpris. Elle a commencé à pleurer. Le médecin m’a fait quitter la pièce pour la garder seule.
A ce moment j’ai eu très peur. Qu’ai je fais? Pourquoi est-ce que c’est sorti? Pourquoi ai je pu dire ça sans que son père soi là?
J’ai téléphoné la psychiatre de ma fille. Elle m’a de suite rassuré. Qu’il était important de le dire. Que ce n’est jamais le bon moment et qu’il ne faut surtout pas avoir de remords. Son papa était probablement choqué. Trouvait que ce n’était pas le moment de lui dire. Que c’est sa vie, son passé, et que cela ne concerne pas sa fille.
Mais je pense qu’au fond de lui, il doit être soulagé que ce soit sorti. Un abcès de percé.

Je suis retourné la voir. Elle paraissait plus calme. Etant très remonté envers le médecin qui lui a interdit de faire du sport, interdit de faire de la cuisine, interdit de se peser, interdit d’entrer dans la cuisine. Et menacé d’une hospitalisation.
49 kilos…. on a passé la barre fatidique de 50 kilos.
Son bilan médical est bon. Pour l’instant. Mais son poids est beaucoup trop bas.
Elle doit y revenir la semaine prochaine. N’en a aucune envie, mais elle sait qu’elle n’a pas le choix.

En sortant, je ne savais pas comment réagir. Elle a commencé à parler. M’a confié d’être soulagé. Elle savait qu’il y avait des secrets du côté de la famille de son papa. Me dit qu’il n’y a que moi qui parle de sa famille, qui m’explique comment étaient ses grands parents. Que lui, il ne dit jamais rien. Juste que son enfance était difficile. Juste qu’il en a souffert….
Elle était convaincue qu’il y avait une histoire cachée. Que cela l’empêchait de parler ouvertement avec son papa. Qu’elle avait peur d’aborder le sujet de son enfance. Peur de savoir et d’entendre des choses pénibles.

Elle nous remercie de ne pas l’avoir dit plus tôt. Mais que là, il était important pour elle de le savoir. Que pour elle, c’est le bon moment. Elle me demande de pouvoir en parler avec son papa. D’avoir des explications, même si on ne peut pas l’expliquer.

Elle me dit qu’il a du avoir tellement peur vendredi soir. Quand elle a eu sa crise et qu’elle a dit qu’elle voulait mourir. « Papa a du disjoncter, il a du avoir tellement peur ».
Elle prend conscience que sa maladie est grave. Et qu’on en souffre aussi.

On a passé l’après midi ensemble. Pas de lycée. On est allé boire un thé chez une amie qui nous a gentiment accueillis à Paris. Elle a mangé une pomme et était contente.

En rentrant, elle a pris une douche pendant que j’ai préparé le repas. Elle refuse de manger le même plat que nous, qu’elle ne peut pas.
Alors nous avons fait un accord pour une semaine. Elle me dit ce qu’elle est prête à manger et moi je prépare sans qu’elle soit là.  Si cela ne fonctionne pas, on changera et elle devra prendre ce que je lui prépare. Et elle mangera ou elle ne mangera pas.

Le diner s’est très bien passé. On a discuté tous les quatre, sans aborder de sujet lourds. Elle a pris un potage, que j’ai préparé. Sans s’y opposer.

Ce matin, elle était encore de bon humeur. A pris son petit déjeuner correctement.
Le fait qu’elle ne peut pas faire de sport à l’école la soulage. Cela lui permettra d’avoir quelques heures pour faire les devoir à l’école et d’en avoir moins le soir et le weekend.
Elle veut faire du yoga. L’endrinologue lui a interdit. Mais je ne comprends pas pourquoi. On posera la question à son psychiatre ce soir. Elle a fait une liste de toutes les questions. On avance.
Maintenant elle se dit que sa psychiatre est une alliée. Que la nutritionniste qu’on a vu n’est pas si mal que ça. Qu’elle veut la revoir.
L’équipe qui la soutien se forme. C’est elle qui choisi. Et c’est très bien.

On a également été voir le généraliste. Il lui a fait une séance d’hypnose qu’elle a bien accepté et qui l’a détendue. On verra les résultats ce soir.

 

LA crise et la pire soirée de notre vie

septembre 19th, 2009

2 heures du matin. La pire soirée de ma vie. Je pensais que mon cœur avait été brisé en 2001 mais aujourd’hui cette notion de cœur brisée a pris tout son sens.
J’ai écrit tout à l’heure en rentrant. Je savais que les choses n’allaient pas. J’ai eu un pressentiment en téléphonant à la clinique aujourd’hui pour me renseigner sur l’hospitalisation….

Ce soir elle était dans sa chambre. On a préparé le diner, je lui ai demandé de descendre. Elle a refusé. Elle n’a pas voulue me regarder, ni me parler, ni voir son père ou son frère.
Elle a claqué la porte de sa chambre. Je l’ai ouverte en lui disant qu’il était hors de question de claquer les portes. Elle m’a envoyé sur les roses.
J’ai insisté car je peux comprendre sa détresse et son malheur mais je ne supporte pas qu’on soit agressive.
L’ai je provoqué? Aurais-je du me taire? Accepter son isolement?
Elle a commencé à hurler, à me crier dessus. A descendre les escaliers pour quitter la maison. Son père l’a retenu dans les escaliers. Elle était parterre. Lu sur elle pour essayer de la maîtriser. Il m’a dit d’appeler le SAMU. J’ai fait signe de la laisser, pensant qu’elle allait se calmer. Mais elle est partie en haut du jardin.
Je l’ai rattrapé car il y a un portail pour sortir dans les bois et j’ai eu trop peur qu’elle aille dans ces bois…en chaussettes et pleine d’idées noires.

Elle a réussi à forcer le portail (c’est incroyable comme elle peut avoir de la force!!), et est sortie dans les bois. Pendant plus d’une heure je l’ai suivie. J’ai tout entendu. J’ai tout sentie. Elle m’a mordue partout, elle m’a giflé, elle m’a tapé dans mon genou. Elle voulait que je parte, que je la laisse….
Mais j’avais trop peur de la laisser dans le noir, dans les bois. Trop peur qu’elle ne revienne pas. Aurais-je du avoir confiance? Aurais-je du partir et me dire qu’elle finira par revenir? Je ne le sais pas. Mais je ne pouvais pas la laisser seule, même si elle me hurlait dessus, même si elle me faisait mal, même si elle m’appelait « madame » au lieu de « maman ».
« Tu n’est pas ma mère », tu es une ordure, tu es la pire des mères qu’on puisse s’imaginer. LAISSE MOI,  VA T’EN. C’est à cause de TOI que j’en suis là.  Je vais fuguer, je vais me SUICIDER. Même si tu m’obliges à être dans ma chambre, je sauterai par la fenêtre, et tu l’aura sur ta conscience ».  NE ME TOUCHE PAS, Ne te rapproche pas de moi. » Elle me mort la main, les doigts. Me dit qu’ils sentent la cigarette… que je l’ai encore trahie.  (Elle sait que je fume de temps en temps, mais jamais devant les enfants… ils ne le supportent pas).

Je la traîne jusque dans le jardin. Je ne sais pas comment. J’ai du la faire mal. A un moment je l’ai giflé, tellement qu’elle hurlait et qu’elle me tapait, me griffait. Elle hurle en disant que si je l’avais laissé tranquillement dans sa chambre, ceci ne serait pas arrivé.

Quand elle s’est retrouvée dans le jardin, je n’ai pas osé la laisser seule. J’étais seule avec elle. Mon mari ne m’entendait pas crier à l’aide. Elle se sentait dans un trou et ne voulait plus bouger. Et moi je n’osais pas la laisser seule car personne n’était là pour la surveiller.

J’ai trahi sa confiance. Car je lui ai dis qu’une fois dans le jardin je la laisserai. Mais j’espérai que mon mari soit là pour prendre le relais. Et je suis resté là, terrorisée par la crainte qu’elle reparte dans la forêt.
Et puis également la crainte des mensonges. J’ai tellement lu que les anorexiques et personnes suicidaires mentent, que j’ai n’ai pas osé lui faire confiance.

Elle se tire les cheveux, se les arrache. Me dit qu’elle n’a plus de cheveux. Que c’est à cause de moi qu’elle n’en aura plus du tout (l’expression « s’arracher les cheveux » est assez explicite!).

Finalement son papa m’entend et monte dans le jardin. Il prend le relais et je peux enfin partir. Il me demande d’appeler le SAMU, ce que je fais. En même temps je rappelle la clinique des Pages qui me disent qu’il faut l’emmener aux urgences et qu’ensuite elle peut venir à la clinique demain matin.

Il arrive avec l’aide de notre fils à l’emmener sur la terrasse devant la maison. Elle s’allonge sur une chaise longue et se détend. Elle a froid. Et est fatigué… après plus d’une heure de « bataille » elle doit être épuisée.
Notre fils est déboussolé. Il aide, ne sait pas quoi faire, mais fait tout ce qu’il peut. Il me prend dans ses bras, me console. Je le console. On se comprend. J’essaie de garder mon sang froid mais je ne peux plus. Il voit mes larmes, je tente de le rassurer, mais je sais que c’est un moment qu’il gardera toute sa vie en mémoire.

Ensuite, le Samu arrive, et décident de l’emmener à l’hôpital. Pas question de la laisser dans cet état. Elle ne veut pas, ne comprend pas. Mais ils ne la laissent pas le choix. Ce n’est pas moi, pas mon mari qui avons décidé. Mais indirectement c’est bien nous qui avons téléphoné aux urgences….

Je vais à l’hôpital avec elle. Dans la voiture, je laisse couler mes larmes. Je suis désespéré. J’ai ma maman en ligne. C’est tellement difficile d’être fortes. Mais on sait toutes les deux que c’est la seule solution.

A l’hôpital, deux heures d’attente. Un infirmier. Une infirmière. Un médecin. Une prise de sang, un électrocardiogramme, prise de tension… tout y passe. Et tout est bon.
Elle reste muette, renfermée. Ne comprend pas ce qu’elle fait là. M’en veut. Elle ne supporte pas que je lui adresse la parole et est agressive avec toute l’équipe médicale. Ma fille, toujours tellement timide, tellement réservé, tellement polie… cette fille envoi balader tout le monde!

Elle me siffle de ne surtout pas l’approcher, et de ne surtout pas la toucher.
Je reste à ses côtés. Je ne l’a quitte pas un instant. Tant pis si elle m’en veut. Tant pis si elle me déteste.

Je vois ma fille partir. Je vois qu’elle devient folle. Je vois qu’elle ne se contrôle plus, que quelque chose d’autre a pris possession de son esprit, de son, corps.
J’ai peur de perdre ma fille. J’ai peur qu’elle devienne folle. J’ai tellement PEUR.

Le psychiatre arrive au bout de 3 heures… une catastrophe. Il s’y prend mal. Parle d’abord seule avec ma fille et ensuite il me prend à part. Il commence à m’analyser, analyser mon couple, ma famille… Me dit que ma fille veut rentrer pour faire ses devoirs (!!!). Je lui dis que je suis très touché par son analyse, mais que je vois déjà des psychiatres, des psychologues et que à 1h30 du matin je n’ai pas trop envie de parler de ma vie. Que là, il s’agit de ma fille et de savoir si je peux la ramener à la maison ou s’il vaut mieux la garder.
Ensuite il revoit ma fille. Il lui dit qu’il ne sait pas encore s’il va la garder à l’hôpital ou pas. Elle l’envoi sur les roses. Lui répond qu’il est hors de question de rester là. Que toute la semaine elle est déjà à l’école, et que ce n’est pas le weekend qu’elle va passer la nuit à l’hôpital. Pour ceux qui connaissent ma fille, cela doit certainement surprendre!

Il nous laisse seul pendant 10 minutes en pensant que cela allait déclencher chez ma fille une envie de revenir « à elle ». Peine perdue. Elle ne me parle pas, ne veut rien savoir, et elle veut rentrer (ce que je peux comprendre compte tenu de la teneur émotionnelle et physique de la soirée).
Le psy revient en lui parlant de ses idées suicidaires. Il a prononcé le mot « suicide » à peu près 20 fois en 2 minutes. J’aurais pu l’étrangler…. Pourquoi insister autant? Pourquoi lui donner encore plus d’idées? J’ai du lire à un moment qu’il ne fallait surtout ne pas prononcer ce mot avec les anorexiques. Peut être que c’est pour cette raison que cela m’a choqué.

Evidement que j’ai peur du suicide. C’est dans la famille de son papa. J’ai également peur qu’elle se taillade avec un couteau. J’ai peur qu’elle se fasse à elle-même ce qu’elle m’a fait ce soir avec sa bouche, ses mains et ses pieds.

Finalement, le psy décide que la garder contre son gré serait encore pire que de la laisser rentrer. Il nous laisse partir. A deux heures du matin.

A tous ceux qui ont été là ce soir et au moment où vous lisez ce texte, avec le cœur et l’envoi des SMS, je vous remercie. Je sais que vous êtes là et ça donne du courage.

 

La prochaine fois, entrainez la de force sous la douche froide….. Quitte à y aller tous les quatre… il n’y a que ça pour calmer les crises d’hystérie…..

De toute façon, ne cherche pas : dans sa tête, elle ne sait pas pourquoi, tu es responsable de tout, tu l’as mise au monde, tu es la mère nourricière….. Après arrive, et j’aurai du t’en parler avant, le don de culpabilisation qu’ils ont, je peux pas dire que les anorexiques sont menteuses, elles veulent cacher, elles veulent montrer en même temps…. regarder ce que je pense que vous avez fait de moi……. et une fois à l’hôpital, ça va être, pourquoi tu me laisse là, pourquoi tu m’as mise là, tu veux te débarrasser de moi……non, ma fille, je ne peux pas t’aider, ma fille je ne suis pas capable là, à cet instant de t’aider……. alors j’ai besoin de l’aide de ceux qui savent mieux que moi !!

 

Publié par Maman contre l’anorexie le dimanche 20/09/2009 – 6:28

 

De nouveau sereine

3h30 du matin. Je me couche et je vais voir si ma fille dort.
Il y a de la lumière dans sa chambre.
Elle est sur son lit et fait ses devoirs!!!!

Elle ne me regarde pas. Pas un mouvement des épaules comme quoi je dois quitter sa chambre. Un geste avec la main… Ce n’est pas la peine d’insister. Je lui dis bonne nuit (cela doit être une des rares fois que je ne lui fait pas de  bisou au coucher) et je vais me coucher.

Dormir? C’est compliqué. Je m’angoisse, écoute chaque bruit au dessus de ma chambre. Toutes les idées noires me passent dans la tête.
Je me lève, vérifie s’il y a encore de la lumière dans sa chambre. Tout est éteint. Je vais pouvoir dormir.

Tout d’un coup j’entends des pas dans l’escalier. C’est ma puce qui descend, qui vient se blottir contre moi dans mon lit. Elle pleure, elle me dit « pardon, maman. Je ne sais pas ce qui m’a pris, pardon maman … ».
Les larmes coulent …  je ne veux pas de pardon. Je suis juste heureuse de tenir ma fille dans les bras. De la retrouver.

On parle, on rigole…
Je lui demande ce que j’aurais pu faire pour éviter cette crise. Elle me répond qu’en toute façon, cela faisait 3 jours que sa maladie était plus forte qu’elle et qu’elle n’avait aucun pouvoir dessus. Elle dit que c’est elle qui est comme ça, que ce n’est pas une autre. Je pense que c’est un pas important qu’elle puisse admettre que cette maladie fait partie d’elle.
Elle ne serait pas partie dans les bois si je l’avais laissé dans le jardin.
Mais comment peut-on savoir cela?
Je la remets au lit. Cette fois avec un gros câlin.

Je voulais écrire ces quelques mots pour ceux qui attendent des nouvelles au réveil.
Je vous rassure, elle est calme et tranquille. Une nuit d’horreur qui se termine bien.
Elle dort et je vais faire pareil. Presque sereinement….

 

 Pensées personnelles (non partagées…)

 

Rapide analyse de hier soir. Forcement on cherche les raisons. On cherche pourquoi elle m’en a voulu tellement. Pourquoi elle m’a battue en me repoussant?
Le fait de ne pas me voir partir, de me voir rester auprès d’elle la rendait encore plus folle….
Est-il possible qu’elle essaie de me faire faire ce que j’aurais du faire par rapport à son père? Est-il possible qu’elle me veuille d’avoir tout accepté, d’être resté, de ne pas avoir réagi? De m’être laissé marcher dessus. De voir qu’il me manquait de respect. Et que j’acceptais. Tandis que mes enfants le voyaient et ne le comprenaient pas.

Elle porte depuis des années le poids de nos problèmes.
M’a déjà dit dans le passé qu’elle fait ce que j’aurais du faire. Qu’elle parle à son père, comme moi j’aurai du lui parler.

Ma fille a dit à sa copine que depuis qu’elle est malade ses parents s’entendent mieux et se disputent moins.
J’ai répété ceci à mon mari ce matin. Il me répond « elle a une drôle de façon de penser »….
Et puis, il est parti au bureau, fatigué car mal dormi.
Il y a une tension dans l’air. Il m’en veut de ne pas aller à Cannes le weekend prochain. Mais je n’ose pas la laisser pour l’instant. Je veux d’abord savoir comment on va faire.

Evidement que je sentais une tension. Evidement, c’est chaque fois pareil.  Il vit une vie ailleurs …
Hier soir il est rentré. Je lui ai dit que j’étais fatigué des rendez-vous. Qu’émotionnellement c’est très difficile. Il a commencé à me faire tout une histoire à propos du travail, de la crise. Qu’il ne peut pas se permettre de perdre l’affaire… J’étais consternée. Je lui ai répondu qu’on parlait de sa fille qui est entrain de mourir, pas du travail.
Il est vexé, fâché, me demande des excuses. Il ne veut pas parler. Il hurle.
Je lui dis qu’il y a des choses de cachés. Qu’il faut les dire.

Mon mari  a manqué d’amour paternel. Lui avait son boulot, les copains. Mais pas de père.
Les parents de son père étaient des gens très bien, très simple, mais très équilibrées.
Les parents de sa mère étaient originaux. Sa maman vivait entre son père et sa mère. Son père était joueur, avait un jour beaucoup d’argent, le jour après plus rien.
Est-ce que c’est la raison pour laquelle mon mari a toujours cette peur de manquer? Peur de tout perdre?

On m’a dit que je restais avec lui parce que je veux réparer son mal être. Je veux être là pour le soutenir et je sais que je ne peux pas le quitter.

La culpabilité

septembre 18th, 2009

On a beau dire qu’il ne faut pas se culpabiliser. Qu’il faut d’abord faire le nécessaire pour la guérir et ne pas perdre de temps à se faire des reproches.

Mais quand elle ne parle plus, quand elle se referme et quand elle me rejette, que puis-je faire à part penser à tout ce qu’on a fait ou ne pas fait?

Est-ce que je paie aujourd’hui d’avoir été trop proche de mes enfants? D’avoir parlé avec eux, d’avoir été honnête? D’avoir évoqué nos soucis de couple (sans pour autant aller dans les détails que tout le monde connaît) parce que je sentais qu’ils en souffraient et qu’ils avaient besoin d’une explication? Est-ce que je paie les belles années que j’ai eu à partager des merveilleux moments avec eux? D’avoir été si fière, si comblée?

Je ne sais plus comment faire. Faut-il que je me fâche quand elle ne me répond pas? Que je la réprimande quand elle parle mal à son frère, à son père? Le seul résultat que j’obtiens est le saut du repas.

Je m’en veux de ne pas avoir pris de décision. Je m’en veux de n’avoir quitté mon mari quand il le fallait. Je m’en veux de ne pas avoir pu montrer à mes enfants c’est l’amour entre les parents. Je m’en veux d’avoir toujours été mal dans ma peau. Je m’en veux de ne jamais avoir eu assez confiance en moi. Je m’en veux de ne pas avoir parlé de l’histoire des parents de mon mari. Je m’en veux de ne pas avoir été à la hauteur de tellement de choses…..
Mais à quoi ça sert aujourd’hui? Je peux me faire tous les reproches du monde. Cela ne guérira pas ma fille. Au contraire. Il faut que je lui montre qu’on peut choisir dans la vie. Qu’il y a toujours des options, des alternatives. Que le bonheur, on le construit soi même d’abord. Avant de pouvoir le partager avec un autre.

Mes amis, mes parents, ce n’est pas la peine de me dire que j’ai bien fait, que je n’ai pas de reproches à me faire. Je connais les raisons de la détresse de ma fille. Vous aussi, vous en connaissez probablement beaucoup… Et puis, pour une maman, c’est un sentiment naturel que vous partageriez toutes avec moi.

Ce soir, je suis rentré avec du plomb dans les chaussures car je ne savais pas comment j’allais la retrouver. Sur le chemin j’ai acheté du poisson, des légumes en portions individuelles, car c’est ce qui marche le mieux dans son cas.
Mais en rentrant, je l’ai trouvé recroquevillé dans son lit. Pas de bonjour, aucun regard. Juste « laisse moi tranquille », ‘vas t’en »…. Impossible d’établir un contact.
Je sais qu’elle va revenir. Je sais qu’elle souffre et qu’elle est guidée par « Catine ». Elle n’arrive pas à l’apprivoiser, à la dominer, à la rendre complice pour pouvoir guérir.

 

Je ne peux pas te dire de ne pas culpabiliser…. car tu sais très bien que tu n’as pas à le faire, mais on le fait toutes…… s’en rendre malade !

Et à un moment, on n’arrive même plus devant son enfant à retenir les larmes, sa détresse…… A un moment montrer qu’on est touché, qu’on a peur, qu’on a les larmes qui nous étouffent…… que nous aussi, on perd le contrôle…… la colère et l’agression de la part de parents n’a pas vraiment sa place………. mais montrer qu’on est pas toujours forte, qu’on est pas invincible et qu’on lâche prise……..

Tu passe par toutes les étapes et ta fille aussi……

il y a pire comme situation familiale, alors pourquoi la votre et pas une autre….. Trop d’amour ? Trop de vérités ? Non…. personne ne sait vraiment….. Ils ne comprennent même pas le dysmorphisme…. lors de groupes de paroles de parents, j’ai vu toutes sortes de parents, de mères…….. Pourquoi nos filles ont elles toutes le même profil, certains traits de caractère identiques…… j’ai discuté avec une maman dont la fille a été anorexique et qui s’en est sortie…… même profil, mêmes « tocs alimentaires » pratiquement….. La maman en avait les larmes aux yeux……

pour l’instant personne n’a de réponse aux questions que les parents se posent, ni à leur peur, nous ne sommes pas les malades, nous subissons mais la première en ligne de mire de l’anorexie, ceux sont nos filles ………… laisser couler nos larmes ne veut pas dire qu’on baisse les bras, mais qu’on est humain et maman avant tout.

Publié par Maman contre l’anorexie le vendredi 18/09/2009 – 8:27


Comme tu as peut être pu lire, nous avons passé un nuit d’horreur.
Mais je me demande maintenant si ces crises sont normales pour une anorexique?
Elle est vraiment devenue folle. Impossible de la calmer. Je comprends maintenant qu’on puisse les mettre en hôpital psychiatrique.
Hier soir j’avais l’impression qu’il y a avait deux maladies en elle. L’anorexie et la folie.
As-tu eu ce type de crises? Sais-tu si cela arrive? Je suppose que oui  car c’est bien c’est état qui pousse au suicide ou à l’automutilation. Mais c’est tellement impressionnant. Mon mari veut que je l’emmène à la clinique aujourd’hui. Mais maintenant qu’elle est plus calme, je préfère attendre le rdv à la maison de Solenn lundi. Elle refuse en toute façon d’aller à la clinique, donc il faudrait la forcer… ce que je ne peux pas faire sans avis médical.
Je t’embrasse et espère que c’est calme de ton côté…

Publié par Ma bataille contre l anorexie de ma fille le samedi 19/09/2009 – 11:36

 

oui, c’est le genre de crise d’hystérie…… dû notamment à la peur, la panique…incontrôlable, mon mari a du une fois, la mettre dans la douche froide !!! 


Non c’est malheureusement une seule et même maladie : l’anorexie mentale !!!!

Publié par Maman contre l’anorexie le dimanche 20/09/2009 – 6:20

 

C’est lent, lent… et elle descend vite, vite, vite

septembre 18th, 2009

Perte de contact depuis 2 jours. Pourquoi? Pas de raison apparente. Son corps lui dicte son comportement.
Je commence à associer cette maladie à la schizophrénie…. tellement les écarts de comportements sont énormes.
Elle m’ignore, elle ignore son père, elle s’isole. Elle a tellement froid ma puce. Je la vois malheureuse, triste, incapable de réagir. Je suis désemparé, perdue, mais il faut que je ne montre pas ma peur. Je reste de bon humeur, continue à parler, même si elle me rejette.

Je m’affole vis à vis de la lenteur de la prise en charge médicale. Je ne comprends pas ce qu’on attend pour réagir.
Viens d’appeler le Dr Nomblot de la clinique des Pages au Vésinet. Il me dit que ce n’est pas l IMc qui va déterminer une hospitalisation. C’est la perte de poids trop rapide.
Une hospitalisation impliquera un contrat : Une prise de poids d’environ 6 kilos par rapport à aujourd’hui. 8 semaines …. au minimum.

Mais il faut qu’elle soit d’accord et que nous aussi soyons forts pour ne pas céder.

Lundi et mardi nous avons une série de rendez-vous importants : endocrinologue, généraliste, prise de sang, psychiatre, consultation « alternative » (ne me demandez pas ce que c’est, mais cela doit se rapprocher de la kinésiologie) … En espérant qu’une décision sera prise.

 


+ 200 grammes : au secours!!

septembre 15th, 2009

Depuis la semaine dernière (le rdv avec la nutritionniste), 1,3 kilos de moins.
Je découvre cela ce soir. Elle râle car elle a pris 200 grammes ce matin, par rapport à hier. « Comment je peux stabiliser, alors que je prends du poids dès que je mange la moindre petite chose »?
Je veux stabiliser …. Mais à mon poids actuel. Chaque semaine, c’est le même discours.
J’ai envie de jeter toutes les balances de la maison par la fenêtre : celle pour son poids, celle pour sa nourriture… Pourquoi personne ne lui dit qu’il ne faut pas se peser tous les jours. Qu’il ne faut pas peser ses aliments, ni compter les calories? On voit quand même pleins de médecins… m…..!! De moi, elle ne pourra pas l’accepter.

A 54 kilos, elle se trouvait bien. A 53 kilos elle se trouvait belle. A 52 kilos elle commence à se trouver trop maigre… et dit qu’à partir de 49 kilos elle mangera car cela l’inquiétera…
Aujourd’hui à 50 kilos, elle me dit que finalement elle ne se trouve pas si maigre. Qu’au fond cela lui convient. Qu’elle veut bien « stabiliser » à ce poids là.
Je comprends qu’il est inutile de me battre contre son discours. Elle a toujours raison. Trouve toujours des arguments qui me font hurler au fond de moi.

Elle m’a fait annuler le rendez-vous à la Maison de Solenn demain. Refuse de rater son cours de math. Et puis, elle n’aime pas la psychothérapeute là bas. Ne voit pas ce qu’elle va lui raconter qu’à sa psychiatre.
Bon, on y va en toute façon lundi prochain pour un rdv avec l’endocrinologue. On verra sur place comment continuer à voir le reste de l’équipe médicale.

Et puis, j’ai l’impression qu’on va faire une overdose de consultations. Même si sa santé de dégrade de jour en jour, qu’elle maigri de jour en jour, on ne peut pas voir les médecins tous les jours.

A des moments, je comprends que les parents sont soulagés quand leur fille est hospitalisée. Enfin quelqu’un qui prend le relais. Combien de temps encore avant d’en arriver là?  Pourquoi ne sont-elles pas prises en charge dès le départ, quand il est encore temps, quand la santé est encore bonne? Pourquoi attendre qu’elles soient vraiment malades? N’aurait-on pas pu arrêter cette chute il y a encore quelques semaines?  

 

Autre institut spécialisé : Institut Mutualiste Montsouris, Paris :

Pour entrer à l’hôpital de jour il est nécessaire que le psychiatre traitant fasse une demande d’admission écrite. L’âge d’entrée se situe entre 14 et 18 ans. Ensuite, en fonction des places disponibles une ou plusieurs consultations sont proposées à l’adolescent et ses parents.
Puis une semaine d’essai pendant  laquelle fait connaissance avec l’équipe soignante, les autres jeunes, les activités et les locaux. Au terme de cette semaine, la décision d’entrée est prise conjointement par l’adolescent, ses parents et l’équipe soignante.
Dès ce moment, l’adolescent est suivi plus particulièrement par un soignant de l’équipe qui sera son référent tout au long des soins à l’Hôpital de Jour.


C’est trop long, mais voici ce qu’on trouve sur les sites des cliniques et hôpitaux concernant la prise en charge : 


Le BMI de ma fille est 16. Il y a encore de la marge avant qu’elle soit hospitalisé…

6 lits sur 16 sont réservés à la prise en charge des TCA (Trouble du comportement alimentaire) dans l’unité 16-25 ans

Situation : Au sein du pavillon saint Victor, à la Clinique Villa des pages

Pathologies concernées :

Anorexie mentale

Boulimies

Etats mixtes : Anorexie / Boulimie

Dans tous les cas, il y a une ou plusieurs consultations d’admission à la Clinique Villa des Pages avec le Docteur NOMBLOT pour faire une évaluation et établir un contrat thérapeutique.

Actuellement, nous ne prenons pas en charge d’anorexique dont le BMI est inférieur à 12. Si tel est le cas, un passage par un service de médecine spécialisée est indispensable avant l’hospitalisation dans l’unité.

Quand le BMI est bas (proche de 12), il y a obligatoirement pose d’une sonde gastrique et renutrition entérale en même temps que la renutrition per os.

Durant l’hospitalisation, chaque patient atteint de TCA consulte la diététicienne deux fois par semaine

Le contrat pour les anorexiques porte sur la reprise de poids et sur la réintroduction des aliments en aversion.

Pour les patients boulimiques le contrat porte sur l’arrêt des crises et des vomissements, ainsi que sur la réintroduction des aliments en aversion.

Après acceptation du contrat, lors des consultations de pré-admission avec le docteur NOMBLOT, l’admission se fait en fonction des places disponibles après mise sur liste d’attente.

 

Ici, dans le sud, on calcule plutôt en IMC à 16 et à partir de 15, la vie de la personne est en danger…….. L’anorexie, et parfois la boulimie qui vient remplir le tableau doit être soignée par plusieurs disciplines. Nutritionniste ou diététicienne de l’hôpital obligé…. contrat de poids pratiquement obligatoire….. La sonde gastrique, c’est impressionnant, mais quand ils n’ont pas le choix, faut le faire…… parfois, les anorexiques arrivent à vider leur poche nutritive dans les toilettes…..

Je ne sais pas ce que t’appelle la BMI, si elle a un IMC de 16, elle commence à être dans la partie critique…… suivant le cas de l’ado, il y a de la place en hôpital de jour, il traite en priorité l’anorexie car elle est mortelle…..

Prépare toi, préparez vous, vous allez droit à l’hospitalisation….. et je ne sais pas si en cas d’hospitalisation, il n’y a pas isolement par rapport à la famille, vous risquez de ne pas la voir pendant quelques semaines……. y a des fois que ça pour faire en sorte que la maladie les lâche un peu…….

l’hôpital de jour est souvent pour les anorexiques qui sont pas encore dans le processus infernal de la maladie….. D’après ce que tu dis………. le processus est entamé !

Je t’assure, des fois ça vaut le coup ! Ma fille a passé 9 semaines en hospitalisation complète et pendant 6 mois en hôpital de jour à raison de deux jours par semaine, voilà une photo d’elle, cet été, alors qu’elle est toujours malade mais la maladie l’a lâché un peu et elle a le dessus :

Maquillée et photographié par un pro…….

cela ne vaut il pas le coup, même si la maladie est toujours là quelque part dans sa tête ?

Publié par Maman contre l’anorexie le mercredi 16/09/2009 – 9:58

 

J’ai effectivement compris qu’on est dans une voiture de course qui nous mènera à l’hôpital. J’espère que le rendez-vous de lundi avec l’endocrinologue va déclencher quelque chose.
Elle est belle ta fille. Elle parait tellement douce….


Publié par Ma bataille contre l anorexie de ma fille le jeudi 17/09/2009 – 8:03