Frère et sœur

septembre 14th, 2009

Début de journée un peu difficile.
Elle commence à être véritablement odieuse avec son frère.
Agressive, elle lui parle mal, lui donne des ordres… parfois on dirait qu’elle se prend pour sa mère (merci d’analyser :).
« Tu  m’écoutes quand je te parle? »  » JE TE PARLE ». FAIS ce qu’on te demande ». « T’es pitoyable »… « MANGE, on va être en retard ». …
Des phrases qui choquent, surtout quand on sait combien elle adore son frère. Et qu’on sait combien ils sont inséparables.

Mon fils se tait. Parfois il se moque d’elle en rigolant et en l’imitant. Ca l’énerve encore plus. Et puis, il hausse les épaules  et se dit qu’il n’y a rien à faire…

Ce matin, quand elle est descendue dans la cuisine, les garçons (mon fils et un copain) dormaient encore. Comme d’habitude, elle descend avant nous car elle a toujours peur d’arriver en retard au lycée… alors qu’on part tous ensemble et qu’on n’a jamais été en retard depuis la maternelle!
Déjà l’année dernière, elle faisait des scènes pour partir le plus tôt possible. Et dès qu’on trainait un peu, elle devenait furieuse, engueulait son frère. Et au plus on lui disait de se calmer (on en rigolait par moments), au plus elle se mettait en colère.
Au point qu’à certains moments je me suis vraiment fâché et que je menaçais de partir un quart d’heure plus tard si cela continuait.

Aujourd’hui et avec du recul, on peut probablement analyser cette peur d’avoir du retard, cette peur de ne pas maîtriser la situation. Son côté autoritaire était déjà tellement présent…

Bref, ce matin, elle commence déjà  bien avant l’heure « normale » à me dire qu’il faudrait que je réveille les garçons. En l’espace de 5 minutes, elle me relance 10 fois. « MAMAN, tu réveille les garçons »!! « MAMAN … il est tard »…. Elle s’énerve et je sens la crise arriver. Mais je refuse de me laisser donner des ordres par ma fille. Même malade. Je fais donc comme d’habitude et monte réveiller les garçons quand cela m’arrange.
Il est tellement difficile de faire la différence entre les caprices de l’ado et sa maladie. Quelqu’un de l’extérieur dirait que c’est un caprice. Qu’elle n’a pas à parler comme ça.
En effet, et je ne l’accepte pas. Elle ne m’a jamais mal parlé, elle ne m’a jamais manqué de respect. Elle ne m’a jamais insulté. Bien au contraire. Et souvent elle a été choquée par la façon dont ses amies parlent à leurs parents.

Et c’est pour cela que j’arrive à faire la distinction entre les deux.

 

Rendez-vous psy

septembre 14th, 2009

Début de journée avec rdv à l’hôpital pour moi (IRM et radios du genou). Et oui, dans tout ça, j’oublie que je viens de passer 6 mois avec des béquilles! Mais bonne nouvelle, car il semblerait que je fasse partie des quelques personnes qui n’ont pas besoin d’opération pour pouvoir refaire du sport à volonté. Au moins on pourra refaire du ski ensemble sans que j’aille me faire charcuter!!  Mercredi j’ai rdv avec le chirurgien et je croise les doigts pour qu’il me confirme tout ça!

Ensuite, rdv avec ma fille chez la psy. C’est le deuxième rdv et on en a profité pour déjeuner ensemble à Paris. Soupe thaï aux crevettes pour elle. Au moins, c’est chaud et ça nourri un peu.
Elle était bien aujourd’hui. Détendue, bavarde, gentille. Ma fille, comme d’habitude.

La consultation avec la psy s’est assez bien déroulée. Cette fois, elle était seule, sans moi.
Elle me propose ensuite de faire une thérapie familiale, ce à quoi je m’attendais déjà. Avec un autre psy… encore un.
Mais tant mieux si cela peut l’aider.
Il faut tout essayer.

Soirée de filles

septembre 13th, 2009

Dimanche soir… encore un weekend derrière nous. Une nouvelle semaine va commencer, avec des nouveaux rendez-vous, des nouveaux espoirs.
Mais aussi des journées où on voit que notre fille va de plus en plus mal.

Vendredi soir, elle a invité 7 copines à la maison pour passer la soirée et pour rester dormir. J’étais ravie qu’elle ait pris l’initiative et qu’elle ait dépassé sa timidité pour les inviter.
Je l’ai récupéré à 17 au lycée pour faire quelques courses. Au supermarché, elle commençait déjà à paniquer. « Que vais-je faire à manger »? « Elles veulent mes cookies », « Je dois encore tout préparer et je veux leur faire des bons plats ».
Je lui fais remarquer qu’il est possible de faire quelque chose de simple. Des pizzas, des tacos, une salade. L’importance est d’être entre copines et de passer une bonne soirée.
Mais ce sont des mots qu’elle ne veut pas entendre. Il faut que tout soit PARFAIT, qu’elle les épate avec sa cuisine….

Une fois à la maison, elle se met de suite à cuisiner. Pas le temps de prendre un goûter (évidement).
Et quand elle découvre qu’il manque de l’huile, la crise éclate. Elle devient hystérique « je n’y arrive pas », « je suis nulle », « je ne fais rien de bien », « je n’ai pas le temps de tout finir », « je n’ai pas le temps de manger » (pourquoi cette phrase?)…. Et malgré mon calme et mon aide, elle continue à hurler. Elle coupe la salade avec un couteau en tapant dessus. Je lui enlève le couteau des mains car j’ai vu arriver le moment où elle n’allait plus se contrôler.
Et comme les anorexiques peuvent avoir tendance à se taillader le corps…

Suis parti chercher de l’huile en voiture… vite, très vite, car je ne voulais pas la laisser seule.

A mon retour, dix minutes plus tard, elle était plus calme. J’ai pris les choses en main, l’ai aidé à organiser le repas, et ensuite je l’ai envoyé s’habiller et préparer les lits (il fallait absolument que ce soit elle qui les prépare avant que tout le monde arrive).

Ce comportement est tout à fait typique pour une anorexique. Ce sentiment de ce noyer, dès qu’elle ne maitrise plus la situation. Cette envie que tout soit parfait. Cette colère quand elle sent qu’elle n’y arrivera pas.
Pourquoi met-elle cette barre tellement haute? Pourquoi cette foutue envie de perfectionnisme?

Finalement, la soirée s’est bien passée, mais ses amies se sont posé des questions entre elles. « Est-ce qu’elle est malade »? « Pourquoi a t-elle tellement maigri »? « Pourquoi se met-elle toujours un peu à l’écart »?

Ma fille m’a expliqué le lendemain, qu’elle se sent à l’extérieur du cercle. Qu’elle n’arrive pas à être avec les autres, à se laisser aller.

Elle ne comprend pas pourquoi elle n’ose pas demander à ses amies (à 3 heures du matin) de parler moins fort  parce qu’elle est fatiguée. Peur d’être jugé par les autres, peur de  ce qu’elles vont en penser. Alors qu’un peu plus tard, une autre amie le demande et que personne ne la juge.
Après elle se dit qu’elle est nulle, qu’elle est bête, qu’elle ne comprend pas pourquoi elle n’y arrive pas.
Elle n’a pas dansé avec les autres… trop fatiguée, trop épuisée, trop réservée, trop isolée…

Le matin au petit déjeuner, elle a préparé la table pour ses copines. 6 chaises alors qu’elles sont 7. Pas de chaise pour elle. Elle préfère se mettre sur la table de travail de la cuisine, en hauteur.
Ses amies lui demandent de s’assoir avec elles. J’ajoute une chaise. Mais elle refuse. Elle préfère regarder les autres « de haut » pour « dominer » la situation?

Plus tard, j’en parle avec elle et elle avoue qu’effectivement elle ne voulait pas être à table par peur que les autres jugent ce qu’elle mange. Mais elle avoue également qu’elle souhaite dominer la situation.

Je tente de lui faire comprendre qu’il faut peut être apprendre à être moins directive (autoritaire?) avec les autres. De mettre un peu de « rondeur » dans ses paroles. On parle des « rondeurs » dans le langage, dans la vie, dans le corps (« gezellig » en néerlandais… mot qui n’existe pas en français).

Elle me dit qu’elle est moche maintenant. Qu’elle n’a plus de fesses, plus de seins, qu’on voit des os partout et que c’est horrible. Qu’elle ne veut pas devenir aussi maigre. Mais qu’elle ne peut pas arrêter.
On va acheter un maillot pour la piscine au lycée. Elle a honte. Se dit qu’il est impossible de se montrer comme ça devant ses camarades.

J’ai eu un moment d’espoir.

Elle est anorexique, mais elle avoue qu’elle est trop maigre, que ce n’est pas beau. Elle ne cherche pas à montrer ses os, à perdre davantage de poids. Est-ce que cela peut être encourageant?

 

Entre temps du poids, elle continue à en perdre. Trop.

Demain, on voit la psychiatre. Espoir?

Et puis, notre fils. Non, je ne l’oublie pas et j’essaie de tout faire pour qu’il passe des bons moments.
Il a invité 5 copains de samedi à dimanche pour faire un « raid » dans les bois autour de chez nous et passer la nuit sous la tente dans le jardin. C’était la fête. Mac Do, nuit blanche, parties de « gun à billes » (bon d’accord, pas génial les armes, mais mieux être dans les bois que derrière l’ordi).

Moi aussi j’ai passé une nuit blanche…

 

J’en ai les larmes aux yeux….. Je peux plus te dire que c’est la descente dans les enfers de l’anorexie, tu l’as déjà compris…… Elle essaie de s’auto persuader qu’elle vit comme les autres, et malheureusement le fossé elle le sent, elle le voit, elle le perçoit. Ils ont des moments de lucidité sur leur maigreur……. ça fait deux ans que je n’ai pas vu ma fille en maillot !!! Je te montre ma fille à la maison, lors d’un weekend end de permission à  l’hôpital :

Regarde ses mains, tu reconnais cette couleur…….
le regard triste malgré le sourire……….

Publié par Maman contre l’anorexie le lundi 14/09/2009 – 

N° 5 : de tes parents à toi

septembre 12th, 2009

J’ai beaucoup de chance.
Evidement, la situation que nous traversons est difficile et par moments insupportable.
Mais j’ai tellement de chance d’être entouré par des parents, une famille, des amis, un mari qui ne me laissent pas tomber un instant. Qui sont toujours là quoi qu’il se passe.

Vendredi j’ai reçu un CD par courrier avec une chanson de la part de mes parents à moi.
Elle est en néerlandais, mais les mots m’ont tellement touché, m’ont fait sentir tellement aimé.
Ce sont également les mots que je dis à ma fille. Sans arrêt, chaque heure, chaque jour …
Et quand il y a un moment où moi aussi j’ai besoin d’être proche de mes parents, d’être un instant dans leurs bras, j’écoute ces mots…  Cette chanson m’a permis de pleurer, de hurler. D’enfin me laisser aller un instant.

Un extrait du texte (mal traduit!)

Viens dans mes bras
je mettrai tout coté
Viens dans mes bras
et laisses tes larmes couler
Ne dis rien pour un instant
laisses toi aller
vide ton cœur
et met une fin
à cette douleur.

Viens dans mes bras
n’avales pas tes larmes cette fois
car si tu te laisses aller
ici avec moi
cela te soulagera un instant
Donc viens un moment
et fais moi confiance
ouvres toi comme un enfant
et peut être
tu oublieras ton chagrin

Accroches toi à moi
et racontes moi ce qui ne va pas
ne fuit pas ton chagrin

Viens dans mes bras
sens toi libre
de partager ta peine avec moi
Je sèches tes larmes
si tu t’ouvres à moi
Parles avec moi
de ce qu’il se passes
Je peux tout supporter
donc si tu veux pleurer
viens dans mes bras

Je fais tout pour te consoler
Je veux être là pour toi
Je veux tout faire pour t’aider
pour partager ta peine.
…/…

 

Coupure de courant entre mère et fille

septembre 10th, 2009

On m’avait bien prévenu  : « à un moment donné ce que tu fais trop, tu seras reproché et ce que tu ne fais pas assez te sera reproché aussi, mais dis toi que si tu en souffres, elle souffre beaucoup plus que toi…. essayer de faire taire ses sentiments de peine et de peur de maman est très difficile mais il faut le faire , car il faut l’accompagner sur le chemin. »

Et bien ça y est. Elle s’est renfermée. Elle a coupé la communication. Depuis 2 jours elle m’ignore, mange encore moins, s’enferme dans sa chambre.

Pourquoi? Parce que j’en ai parlé avec l’école? Parce que je lui dis qu’il y a une différence entre la fille qui est malade et la fille qui a ses caprices d’adolescente? Et que ce n’est pas parce qu’elle est souffre de cette maladie qu’elle peut tout se permettre?

Hier, je me suis énervé car elle m’a de nouveau reproché d’avoir été en contact avec l’école. Peut être que le fait que je sois maman correspondante de la classe de son frère l’a contrarié? Elle croit peut être que je vais être trop impliquée dans l’école? Mais pour moi, c’est aussi une façon de montrer à mon fils que je pense à lui, que je ne l’oublie pas.

Et évidement, quand je m’énerve, cela l’agace, la rend furieuse. Mais je ne peux pas tout garder pour moi. Par moment, il faut que je m’exprime, que je lui montre qu’elle ne peut pas tout contrôler, tout décider.

Hier midi, impossible de la faire déjeuner.

Nous avions le rdv avec la nutritionniste dans l’après-midi. J’ai cru qu’elle allait refuser cette rencontre. Mais elle est venue. En faisant la tête. En prenant ce petit air supérieur « Parlez toujours. J’en ai rien à faire ».
L’importance, c’est qu’elle a été à la consultation.
Elle a été pesée pour la première fois par un médecin!!! Il a fallu attendre 5 consultations différentes pour qu’enfin quelqu’un la pèse… 51 kilos. Une masse graisseuse réduite au minimum. Un IMC de 16,2. Trop peu.
La nutritionniste lui a dit que l’arrêt de perte de poids est impératif. Qu’elle ne veut pas la revoir avec un kilo de moins. Qu’elle met sa santé en danger. Qu’elle ne mange pas assez de calcium et que cela est important pour ses os. Qu’une perte de poids supplémentaire signifiera une hospitalisation.
Elle lui a donné une feuille avec son plan alimentaire. A peu près la même chose que ce qu’elle mange aujourd’hui avec un yaourt ou 2 en plus. Ma fille est révoltée. Trouve cela excessif. Moi, je ne comprends pas comment elle ne peut pas perdre encore plus de poids avec ce « régime ». Mais c’est l’histoire du vase trop plein et du vase trop vide. Chacun sa perception.
L’intelligence de la nutritionniste a été de ne pas l’obliger à manger beaucoup plus. Elle ne lui impose pas des aliments, hormis le stricte nécessaire. Car elle sait que ma fille ne pourra pas en prendre plus. Et qu’il faut gagner sa confiance.

Hier soir on est sorti en couple à une soirée. Bonheur de quitter la maison, même si au moment du départ je n’avais absolument pas la tête à ça. Mais notre « amie babysit » est venue pour passer la soirée avec les enfants. Et c’était parfait pour tout le monde!! Les enfants étaient ravis et notre fille a pu parler avec elle. Et elle a mangé un peu, sans obligation. Ils ont ri, ils se sont amusés. Pour moi, c’est le principal. Tant pis, si elle ne me parle pas. Tant pis si elle me fait la tête. Tant qu’elle s’exprime avec les autres et qu’elle mange un peu… c’est tout ce qui compte.

Merci beaucoup, M. Tu es précieuse. Tu es formidable. Je t’aime et je te remercie pour l’amour que tu portes à nos enfants.
Elle a pris un petit déjeuner ce matin.

 

Maman contre l’anorexie

Oui, ce moment là devait arriver….. Terrible mais là, voilà l’enfer de l’anorexie, ce moment où tout bascule, où il n’y a plus de différence entre la maladie et notre fille…….. Où tout se cristallise autour de la mère. Il n’y a qu’elle pour te dire vraiment pourquoi elle t’en veut, mais cela semble évident : d’en avoir parlé à l’école, de faire un blog et d’en parler, la mienne m’a reprochée d’étaler sa vie privée sur un blog……. il arrive un moment où il va y avoir des moments de panique tel que ça va tourner à l’hystérie…… en crise de larmes, en crise de nerf, en crise d’hystérie… on ne reconnait même plus sa propre fille !!! Heureusement qu’il y avait mon mari et son père pour faire tampon…. il était affolant d’entendre ma fille dire à son père que j’étais méchante, vindicative……. il a tout fait pour la raisonner, et la prendre dans ses bras quand il était impossible de la faire raisonner !!!
Elle arrive au poids limite…… le prochain rendez vous fait attention, ma fille y allait en portant deux pantalons, en se mettant des trucs qui pesaient sur le dos ou en buvant beaucoup d’eau avant….. Une fois il est arrivé que la nutritionniste m’a dit « bon, votre fille n’a pas perdu de poids, mais c’est quand même critique »….. Je ne comprenais pas car pour moi ma fille avait encore maigri…… à peine sorties, ma fille m’a dit « au fait, j’ai triché, j’ai perdu un kilo depuis la dernière fois »……. et prends toi ça dans les dents. Là j’ai compris qu’il n’y avait que l’hôpital pour la sortir de cet enfer dans lequel elle s’enfermait et nous enfermait tous……… l’hôpital où la nutritionniste ne donne pas le choix, où les infirmiers assistent au repas et attendent que la malade ait finie son plat…… qui ne se formalisent plus des crises de panique et crises de nerf que suscitent les repas…….. Courage mon amie courage, j’en ai les larmes aux yeux de voir que les mêmes histoires se répètent…….malade ait finie son plat…… qui ne se formalisent plus des crises de panique et crises de nerf que suscitent les repas…….. Courage, courage, j’en ai les larmes aux yeux de voir que les mêmes histoires se répètent…….

 

 

Ma bataille contre l anorexie de ma fille

Merci … tu m’apprends tellement de choses. Oui, l’histoire ce répète, même si on ne veut pas y croire. Même si on se dit que chez nous « c’est différent ». Que « nous, on ne va pas en arriver là »…. Et pourtant. Je me dis parfois que l’hospitalisation est la seule solution.
Lorsque je suis rentré ce soir, l’accueil était très froid et distant. Pas un mot, pas un bisou. Je l’ai laissé dans sa chambre, même si j’avais envie de crier « pourquoi? ». Mais ce soir, elle est venue me voir ce soir. En larmes. Elle est revenue dans mes bras pour se faire « pardonner » / »consoler »?
Je lui ai montré un montage de photos d’elle depuis qu’elle est toute petite. Avec une belle musique, pour qu’elle voie qu’elle est jolie, belle, souriante, joyeuse. Elle a pleuré. Je lui ai promis de moins lui parler de sa maladie. Mais j’ai aussi rappelé que je suis obligé de pouvoir lui dire les choses, mêmes si elles ne lui font pas plaisir. Elle comprend …  probablement. Jusqu’à sa prochaine crise.

Elle n’est pas au courant de ce blog. Et je ne veux pas qu’elle le sache. Je l’ai d’ailleurs mis en confidentiel ce soir (mais ne sais absolument pas si ça fonctionne) car j’ai peur que quelqu’un lui dise. Ou qu’elle le trouve. Car je lui ai donné le lien vers ton espace pour voir les vidéos. Je sais qu’elle m’en voudra. Mais elle sait aussi que ce qu’écrivent les autres m’aident, et l’aident.

Ce soir, elle a continué a ignoré son père. Elle ne veut pas lui parler. Ne pas lui faire de câlins. Elle est odieuse avec lui. Elle lui en veut. D’abord, il a rendu sa maman malheureuse et maintenant il la défend. Elle ne comprend plus. Ne sais plus à quelle bouée s’attacher. Pourtant elle adore son papa. Elle lui ressemble beaucoup.
Plus tard, ils seront probablement inséparables. Le jour où ils auront trouvé un moyen de communiquer vraiment, sur le fond et le jour où elle aura fait sa vie et aura comprise qu’on ne peut pas contrôler la vie de ses parents.

Je me suis aperçu que sa vie au lycée est un enfer depuis janvier. Je savais qu’elle avait des hauts et des bas, mais je ne m’étais pas rendu compte qu’elle était aussi malheureuse. Pourtant, je lui ai toujours dit qu’elle pouvait changer d’établissement. Surtout avec les capacités qu’elle a. Mais pour elle, il n’est pas envisageable de changer de lycée car c’est une forme d’échec….

Hier soir notre amie lui a demandé comment avaient réagi les gens au lycée suite à l’enlèvement de ses bagues.
Elle est passée par 3 années d’orthodontie très lourde et une opération maxillo-faciale au mois d’avril.   Cette opération était nécessaire et très réussie, mais les conséquences ont été désastreuses. Six semaines d’alimentation liquide et un visage très gonflé pendant quelques semaines. Et bien évidement, les remarques de « hamster » etc. ne se sont pas fait attendre à son retour…. L’enlèvement des bagues fin août a été un grand moment et elle en est ravie.

Mais quand on demande qu’est ce que ses copines lui ont dit en la voyant à la rentrée et elle a répondu:

« pour certaines, elles n’ont pas remarqué »
« et pour d’autres, elles m’ont félicité : c’est bien!! Continue!! C’est dur de faire un régime et de maigrir »!!!!

Que peut-on dire à ça?
Réponse de notre amie :
« c’est la course à la beauté, au physique de superstar et dès qu’elles peuvent se tirer dans les pattes, elles le font avec plaisir ! Elle subit toutes ces méchancetés au quotidien et c’est pour cela qu’elle a perdu confiance en elle et qu’elle a fini par se détester physiquement!

Tu vois, ma chère Nathalie. Il y a tellement d’évènements qui font que nos filles en arrivent là.

Maladie de société? Maladie génétique? Une chose est sûre : ce n’est pas une maladie qu’on trouve dans le tiers-monde.

Peut être dois-je envisager d’aller habiter en Afrique ?

Bonne nuit. Je pense à vous.

 

Maman contre l’anorexie

C’est la maladie de la fille trop belle et trop sensible….. Qui est tellement mal avec son corps qu’à un moment à force de ne pas le dire, son corps le dit à sa place.

Ce n’est pas une maladie du tiers monde, c’est une maladie de chez nous, avec ces filles jalouses, envieuses et qui font tout pour casser les autres pour avoir un semblant d’existence…. c’est tellement plus facile de s’en prendre à ceux qui semblent plus faibles.

Prépare-toi à ses changements d’humeur, accepte les….. L’hôpital même si ça fait peur…. ça bouscule tout, ça bouscule tout dans sa tête, notre fille a pris conscience de la réalité de la maladie à ce moment là, elle a pris conscience de l’amour de sa mère et de l’amour de son père…. elle en voulait à son père aussi d’avoir été beaucoup absent…. Etre séparé est déchirant, mais au moins c’est la seule façon que quelqu’un tape le poing sur la table et les oblige à s’alimenter…. c’est très dur, surtout quand on aime sa fille comme tu sembles l’aimer……. comme tu sembles l’adorer……

 

 

Elle contrôle tout. Elle ne se contrôle plus.

septembre 8th, 2009

Comment passer de ces moments où tout semble à peu près « normal » aux moments ou cet ombre commence à voiler son visage et qu’on sent que ça ne va plus?

Chaque soir, quand je prépare le repas et qu’elle rentre dans la cuisine ce sont des réactions similaires : « ah non, pas ça!! » « C’est ça qu’on mange? »
Et là, même quand le repas est léger, sans sauces, sans mélanges, on voit que ce visage se transforme. On voit les nuages arriver dans son corps. Et les larmes suivent rapidement.

« Je VEUX manger ça. Je ne PEUX PAS manger. Je n’y arrive PAS. J’en ai marre d’être comme ça ».
Ce corps déjà tellement amaigri refuse de la laisser le plaisir de s’alimenter. Elle m’explique qu’elle n’a pas le droit de se faire plaisir. Que son corps et elle doivent être punis. Mais elle ne sait pas pourquoi. Elle n’arrive pas (encore) à trouver la raison.

Après les larmes et les angoisses, elle prendra quelques feuilles de salade, un (tout) petit morceau de poulet. Mais ça s’arrête très vite.

Ce matin, elle commençait l’école à 9h30. On s’est arrangé avec son papa pour qu’il emmène notre fils à 8h30 et que j’emmène notre fille à 9h30. Mais changement de programme, et c’est finalement moi qui est partie la première. Elle m’en a voulu. Elle a commencé à pleurer sans me dire pourquoi. Mais j’ai sentie qu’elle était contrariée par ce changement. Ce n’était pas dans son programme. Elle n’a pas eu le contrôle de la situation.
Dans la voiture je n’ai pas pu retenir mes larmes. Pourtant il n’y en a pas beaucoup. Je veux être forte, pouvoir garder le sourire, rester optimiste. Mais la voir maigrir tout les jours un peu plus me fait tellement mal.
Son papa m’a appelé, m’a consolé, m’a soutenu, m’a envoyé un SMS pour me donner courage…. C’est tellement difficile pour lui qui a déjà tellement souffert lui même. Mais on est à deux pour se battre. On y arrivera.

En même temps j’ai reçu un message d’une amie très proche qui se bat contre la maladie orpheline de son fils. Elle a du courage, elle est tellement forte. Depuis tant d’années elle s’investit, elle lutte. Seule. Mais elle garde toujours le sourire, reste toujours aussi optimiste, gentille et douce.

 

Commentaires : 

Je viens de prendre des nouvelles via les derniers pages du blog. Tu as raison de lire toutes les publications qui sont sorties et qui sortent encore car il est fait des progrès tous les jours dans le suivi de ces maladies et nous, parents, avons besoin de chercher de quoi nous raccrocher à tout ce qui peut nous montrer un espoir de guérison. Nous y puisons notre énergie pour mieux soutenir nos enfants.

Pour autant, chaque cas est un cas à part, qui, comme tu le dis si bien, mérite avant tout qu’on lui montre qu’on l’aime et tant pis si parfois nous nous éloignons des recommandations livresques.

Laisser parler son cœur et son intuition, être présent même en silence, assurer l’intendance qui contribue à la rassurer….l’écouter et peut-être ce qui est plus difficile, la deviner. Voilà souvent notre combat à nous parents qui ne sont pas médecins..

Je suis sûre que votre mobilisation et votre détermination, à tous les deux, vont l’aider à vaincre « Catine ».

 

 

Kinésiologue

septembre 5th, 2009

Aujourd’hui les choses sont plus calmes. Après la tempête de hier je l’ai emmené chez la maman de sa « babysit-amie » qui est kinésiologue. Elle l’a tout de suite prise hier soir pendant 2 heures.
Ma fille était ravie. La maman est adorable, et on comprend mieux pourquoi sa fille est aussi gentille!
Elle a parlé, s’est exprimé, elle a reçu un massage et un traitement pour rééquilibrer l’énergie de sa corps (Mama, on a les mêmes pensées au même moment… moi je comprends pourquoi je suis ta fille ) . Toutes les méthodes, tous les moyens sont bons pour la calmer!

Mais la peur de l’école persiste. Des horaires invraisemblables : fin des cours à 19 heures, 18 heures, 17 heures…. Je n’ai pas le souvenir d’avoir connu ça en Belgique!
Ils ont plus d’heures de cours que les gens qui travaillent 35 heures par semaine… Et ça l’angoisse. Elle a l’impression de ne plus VIVRE. De passer son temps à travailler à aller à l’école, à fréquenter les profs qu’elle n’aime pas, à faire des devoirs à n’en plus finir.
Elle n’arrive pas à prendre du recul et est probablement trop perfectionniste. Elle veut être parfaite, est cette pression est trop grande.

On continue à parler pendant des heures. J’ai reçu et lu le livre « comment vaincre l’anorexie mentale » (encore merci Mama).  Je lui lis des passages et je pense qu’après le prochain rdv avec la psy, elle pourra peut être le lire.  Au moins, moi j’en apprends tout les jours et ça aide.

Nourriture toujours au minimum. Ce matin yaourt + fruit. Ce midi, un peu de salade, 6 crevettes grises. Au goûter une pomme. Et ce soir j’espère qu’elle mangera le potage de poulet que je lui ai préparé car elle a terriblement froid.

Dans tous les livres, je lis qu’il ne faut pas faire de menu spécialement pour elle. Mais comment faire autrement? Si je fais quelque chose qu’elle ne veut pas, elle ne le mangera pas. Je préfère qu’elle avale n’importe quoi, mais pas rien.
Quand je sais qu’il faut manger plus de 2000 calories pour rester au même poids et encore plus pour en reprendre un peu, je ne sais pas comment elle va faire…

On a acheté le dernier coffret des « desperate housewives ». Allons faire une soirée vidéo ce soir. Histoire de constater qu’on n’est pas si « desperate »!

 Commentaires : 

Tu fais une remarque très pertinente….. Comment ne pas faire de repas pour elle, car sinon elle ne va pas manger !! Désolée, mais moi je fais un repas pour elle, au départ, on mangeait la même chose qu’elle…… et puis, on se lasse de manger sans gras…. et que des légumes !! Alors, là, quand on fait des trucs un peu différent, je lui fais à manger pour elle, sinon ça veut dire qu’elle ne mange pas, ça veut dire qu’il peut y avoir une crise d’angoisse…… on a trop sur les épaules… ce n’est pas possible, enfin pour moi ça a été impossible !!!

Et tu as raison tout est à prendre comme méthodologie…. ma fille a fait de la relaxation, de la sophrologie et quelque fois du yoga avec moi !!!

Publié par Maman contre l’anorexie

 

Que veux-tu faire d’autre… Nous sommes des mamans, pas les médecins. Et puis, on se fie quand même à notre instinct.  Je vois qu’on a les mêmes reflexes : tout mettre en œuvre pour soulager le mal-être de notre fille. On s’en sortira et elles s’en sortiront !!!!

Publié par Ma bataille contre l anorexie de ma fille

 Oui, bon le plus préoccupant c’est le lycée…… elle ne va pas tenir longtemps à ce rythme mais la psy te dira quoi faire et à quel moment…… mais bon l’année est bien compromise ! Pareil pour nous, nous avons du faire l’impasse de la scolarité pendant un peu plus d’une année ! Pas le choix l’hôpital s’est imposé et là, on ne choisit pas !!! Bisous à tous 


Publié par Maman contre l’anorexie le dimanche 06/09/2009

 

Le lycée ajoute effectivement au stress. On lui a déjà dit qu’elle pouvait laisser tomber des options et cela la rassure. Penser qu’elle va perdre une année à l’école est impensable à ses yeux… pour l’instant.

Ce soir « Catine » était de retour. Ma fille s’est révoltée car elle voulait manger ce que nous avions sur nos assiettes, mais ne pouvait pas. Catine lui a demandé de manger une soupe aux légumes. Rien de plus…. Elle a pleuré, était tellement malheureuse de ne pas y arriver. Mais s’est laissé prendre dans les bras, s’est laissé consolé. On sent qu’elle veut mais qu’elle ne PEUT PAS.
Elle en a parlé avec 2 amies. Les amies lui disent de manger, juste un peu. Elle me dit qu’elles ne peuvent pas comprendre. C’est tellement PLUS que juste manger.
Mais elle parle, elle partage sa maladie. Tout cela me rassure et me donne espoir. Mais est ce que les filles anorexiques ne veulent pas toutes guérir?


Publié par Ma bataille contre l anorexie de ma fille

 

Oui, elles veulent guérir….. Mais la maladie est forte, très forte et se comporte comme un parasite qui leur grignote le cerveau….. Elles ont besoin d’aide pour lutter contre la maladie !! Vivement que ta fille soit en contact avec d’autres anorexiques pour qu’elle se rende compte qu’il y a des personnes qui ont le même combat…. qu’elle ne devient pas folle et qu’effectivement certaines personnes ne peuvent pas comprendre….. Malgré les efforts !!! La question n’est pas seulement de manger un peu……. malheureusement !!!  J’espère que ces rencontres pourront se faire dans le cadre de la maison des ados…….
Courage à tous !!!

Publié par Maman contre l’anorexie le lundi 07/09/2009 – 1:42

 

Sors-moi de ce lycée! Je ne tiendrai pas l’année

septembre 4th, 2009

Voilà le SMS que je viens de recevoir de ma fille.
Je m’y attendais. Je ne peux pas dire le contraire.
Retrouver la pression de l’école, la pression sociale, les amis qu’on a finalement pas envie de voir… la réaction était prévisible et elle la craignait.

Hier après midi j’ai pu travailler au  bureau. Mais à partir de 16 heures, appels de notre fille pour savoir quand je rentre. Je sens déjà qu’elle commence à stresser.

Je récupère les prises de sang avant de rentrer. Elles sont excellentes!! Voilà une bonne nouvelle.
J’ai appelé l’école pour les avertir. Très bon accueil et soutien. Ils sont compréhensifs (pour l’instant).

En arrivant à la maison je la vois recroquevillé dans le canapé. On parle. Elle a peur, peur, peur et a noté dans son cahier toutes ces choses qui lui font peur :
– peur de ne plus avoir d’amis
– peur d’aller à l’école
– peur de ne pas savoir ce qu’elle va mettre pour la rentrée
– peur de ne pas être prête pour cette rentrée

la liste est longue….

Je lui dis que j’ai  eu la directrice de l’école pour avertir qu’elle manquera des cours pour des consultations. Erreur fatale!!
Déclenchement d’une crise hystérique, de hurlements, de pleurs.
« Pourquoi tu as dis ça? Pourquoi tu les as informés? Pourquoi tu m’as fait ça? Comment peux-tu me faire ça »….
J’essaie de parler. De lui dire que je ne voulais pas le faire derrière son dos. Qu’il faut qu’ils soient au courant… pour la ménager, pour comprendre.

Elle crie, elle hurle, elle n’en peut plus. Elle se sent écrasée. Ce poids l’étouffe. C’est trop lourd. Elle n’y arrive pas.
ECRASEE … c’est le mot qu’elle répète en permanence. Elle veut guérir de cette maudite maladie. Elle veut parler, être soigné. De suite.

Je la laisse se calmer. Je quitte la pièce. Passe un peu de temps avec mon fils.

Ensuite on parle. Je lui mets un manteau, des chaussures. Et je l’emmène se promener pour que ce poids puisse tomber. Pour que « Catine » s’en aille.
On revient et elle est plus tranquille.
On choisi ensemble ses vêtements pour la rentrée. Ca la rassure.
Elle mange un peu. Du poisson, de la salade. Pas de vinaigrette car elle ne supporte pas le mélange des aliments. Mais elle rajoute elle-même un peu d’huile et de vinaigre.

Je la couche. Son papa est rentré. Ca la rassure aussi. Savoir qu’on est tous à la maison avec elle.
Elle pleure dans son lit mais fini pour s’endormir.

Ce matin, petit déjeuner. Je lui ai mis quelques fruits secs et noisettes dans son sac pour l’école. Pour lui donner des forces en cas de besoin. Elle a trouvé ça bien. N’a pas refusé ce geste.

Et là, ce SMS. Je lui ai dit hier qu’il ne fait pas qu’elle s’inquiète. Que c’est comme les achats de vêtements. Si on fait un mauvais achat, on peut l’échanger, se faire rembourser.
Ca aussi, rassure. Elle sait que si l’école ne va pas, on trouvera d’autres solutions. Rien n’est figé, tout peut être changé.

une matinée avec mon fils

septembre 3rd, 2009

Ce matin, j’ai passé la matinée avec mon fils : visite de son magasin de vélo favori, de son magasin de gun à bille et puis déjeuner ensemble dans le resto choisi par lui.

On a passé un bon moment et il est rentré au collège à 14 heures. Tout beau, tout propre (!), habillé par sa sœur.

Il m’a dit que c’était épouvantable de faire un massage à sa sœur. Que dans son dos il n’y a que des os et que ce n’est pas agréable à masser (il préfère le ventre « comme une méduse » de sa maman… merci pour le compliment).
Je lui ai dit qu’il pouvait écrire cela dans notre cahier. Que c’était plus simple de l’exprimer sur papier que de lui dire en face, car il ne veut pas lui faire de mal.

Fabienne, mon amie nutritionniste, m’a téléphoné pour fixer un rdv car la psychiatre l’a contacté pour lui dire qu’il fallait faire un rdv d’urgence. Je la rappelle demain en fonction du planning du lycée.

Voilà, je suis un peu au bureau cet après midi. Changement d’idées. Faut que je travaille!!

Une soirée comme les autres?

septembre 2nd, 2009

Bon, allons. Je me dis qu’il faut que je résiste à mon envie de pleurer et de hurler.
Je viens de terminer repas (sushis, sashimis, légumes) avec ma fille, son amie (qui a eu le même problème) et mon fils. Repas sympa et agréable et nous restons à table à discuter bien longtemps. Je ne sais plus pour quelle raison on arrive à parler de ce qu’à mangé ma fille ce soir, mais comme toujours, c’est un moment où elle est fragile et où il faut éviter les discussions à ce sujet. Cela doit être lié à la rentré d’école et aux rdv que nous avons sur les heures scolaires. J’ai dû lui dire qu’il valait mieux perdre quelques heures de cours que d’être hospitalisé et de perdre une année entière. En première, c’est vraiment dommage. Ma fille répond « qu’en toute façon, l’hospitalisation peut se faire pendant les vacances » (d’ailleurs, où à t-elle apprit cela?).

Ensuite, elle m’a fait le « comptage » des calories absorbé aujourd’hui et en est très fière : « au moins 400». C’est beaucoup plus que les autres jours. Bon d’accord, la semaine dernière j’en ai mangé au moins 1 000 sur une journée (350,  sic), mais c’est quand même mieux, non »?
Que peut-on répondre? « Non ma chérie, ça ne suffit pas. Je serais déjà contente si tu prenais 1000 calories, mais on est tellement loin du compte.  »
Sa copine la comprend, mais elle lui dit que cela n’est pas assez. Qu’à un moment elle a du manger des tablettes de chocolat tous les jours pour ne pas être hospitalisé.
Mais cela ne l’atteint pas. On va devoir survivre avec ces quelques calories….

Pourtant elle est belle. Sur les photos des vacances elle est magnifique.  Mais je sais que ça ne va pas durer. Les os sur son dos et tout le haut de son corps deviennent trop visibles. Elle ne rentre plus dans ses vêtements : tout est beaucoup trop grand.

52 kg…. ma petite fille. Jusqu’où va t’elle aller?