Une amie a qui parler

août 31st, 2009

Le soutien de mes proches, mais également des personnes confrontés au même problème est tellement précieux.

Ma fille a perdu 10 kilos durant les 2 derniers mois alors qu’elle a toujours été grande, mince, jolie et intelligente (le profil parfait pour la maladie!).
J’ai constaté sa maladie au début du mois d’août, car je la voyais manger de moins en moins suite à un régime relativement « souple ». Et puis, le sport en excès, les courses avec moi pour analyser ce qu’on achète, sa volonté de faire la cuisine (et son obsession pour la nourriture et la cuisine), ont commencé à m’alerter.
Evidement, « mère poule » que je suis, (malgré un travail et de nombreuses activités),  mon mari trouvait que j’exagérais. Il trouvait très bien que sa fille attache autant d’importance à son corps et à sa santé. Elle est très intelligente et elle lui ressemble au niveau de son ambition… Au début il pensait vraiment que c’était moi qui me faisais des idées.
Mais pendant les 3 semaines de vacances, on a du se rendre à l’évidence, et lorsque nous avons consulté le médecin généraliste pendant les vacances, il a confirmé qu’elle souffre bien d’anorexie mentale.
En rentrant cette semaine, nous avons consulté une psy à la maison de Solenn. Mais j’ai été un peu déçue par leur accueil et surtout par le manque d’action immédiate (et oui, on aimerait que tout soit résolu d’un coup).
Aucune explication à notre fille sur sa maladie (juste de l’écoute), aucune redirection vers une nutritionniste, pas d’analyses de sang, tension, de poids, d’imc, etc . Juste un nouveau rdv fixée avec la psy dans 2 semaines et un rdv avec un endocrinologue dans 1 mois. D’ici là on peut encore descendre beaucoup plus bas!

J’ai donc consulté le médecin généraliste ce matin, qui a prescrit des analyses de sang, des massages (car elle souffre de mal au dos) et éventuellement de l’hypnose (si elle le souhaite).
Bref, toujours pas beaucoup avancé.

Ce qui marche le mieux jusqu’à maintenant, ce sont les heures que je passe avec elle à parler et les petits trucs qu’on met au point.  Nous avons toujours été très proche et aujourd’hui elle ne se renferme heureusement pas et communique beaucoup avec moi. J’ai donc mis mon travail en stand-by jusqu’à sa rentrée au lycée (1ère S).

J’ai du lire deux livres en une seule journée sur le sujet, passé du temps sur le web à chercher des infos, et puis je tente d’appliquer le moindre conseil que je peux trouver.
Cette semaine, nous avons commencé un cahier dans lequel on note tout : elle écrit les choses importantes qu’elle a faites dans la journée, ce qu’elle a mangé et ce qu’elle a fait pour lutter contre sa maladie (« mes petites victoires »).

Sa maladie a reçu le nom de « Catine » afin de pouvoir faire la distinction entre la fille malade et la fille qui va bien. Dans son cahier, elle arrive donc à noter « Catine de m’a pas emmerdé aujourd’hui… »(sic).  Et de mon côté, quand je perds patience et que je m’énerve, je lui dis après que je ne lui parlais pas à elle, mais à Catine. Elle le comprend et elle l’accepte mieux.

Je pense que le fait que je sois tellement occupé à chercher des solutions la rassure également.
J’ai trouvé par l’intermédiaire d’une amie nutritionniste (et oui, on contacte tous les gens qui peuvent apporter un conseil, un contact, une idée, un témoignage), une psychiatre spécialisée dans les problèmes de nutrition qui semble obtenir d’excellents résultats. Ma fille est contente, car elle souhaite parler et essayer de guérir (sans pour autant prendre le moindre gramme!).
J’espère qu’on aura un rdv rapidement car elle n’a pas du tout accroché avec la psy de la maison de Solenn.

Et puis pour moi, en tant que maman,  le fait d’écrire, d’échanger avec les autres, de ne pas cacher cette maladie, me donne tout le courage du monde et je n’ai qu’un seul but : revoir ma fille heureuse.