Triste… tellement triste…. Voilà comment se sent ma fille.
Elle ne veut plus vivre. Elle vit juste pour ne pas faire du mal aux autres. A moi, à son frère. C’est pour nous qu’elle dit tenir le coup. Mais c’est tellement difficile.
Elle est dans un tunnel et tout est noir. Elle ne voit pas la fin. Et même si on dit qu’à la fin du tunnel il y a une sortie, elle répond « pas toujours. Parfois, le tunnel peut s’écrouler ».
Elle a un poids qui pèse sur sa tête, sur ses épaules. Un poids écrasant. Ca lui fait mal à la tête. Elle voudrait en finir avec ce mal. Et quand elle est « en crise », je sais qu’elle en est capable.
On a eu les couteaux. Pendant les dernières vacances à Cannes, c’était le rasoir sur les poignets. C’est superficiel, mais à chaque fois il y a un peu plus de sang…. Je reste froide dans ces circonstances. Parfois, je lui redonne le couteau, ou le rasoir. Et disant qu’elle a qu’à continuer. Que c’est trop difficile pour moi de regarder ce qu’elle se fait. Alors, elle arrête. Elle pleure, mais elle arrête de se faire mal.
Dimanche dernier, elle a passé sa journée à pleurer. Toute la journée, sans arrêt.
Lundi elle avait un contrôle commun de physique au lycée. Elle a rendu copie blanche….
Ce qui veut dire qu’elle redoublera car elle n’a qu’une seule chance par matière. Tant pis. On savait que la probabilité de redoublement était très grande. Et tellement peu important par rapport au reste.
Elle a des jours où ça va bien. Presque trop bien. Elle est souriante, euphorique. Mais on ne sait jamais quand. Et ça peut changer d’un moment à l’autre.
Nous avons vu une nouvelle psychologue aujourd’hui. Avec qui elle peut avoir un échange. Car la psychiatre ne me semble pas suffisant. Elle ne la voit qu’une demi-heure par semaine et il n’y a aucun échange. Ma fille a besoin qu’on lui parle, qu’on lui donne des conseils, qu’on l’aide tout simplement.
Elle doit réfléchir pour savoir si elle veut revoir cette nouvelle psy. On voit la psychiatre cet après midi et on en parle avec elle également.
Et puis, je veux qu’elle arrête le Prozac. J’entends trop de catastrophes autour de ce médicament. Et ma fille ne semble absolument pas bien réagir à cet antidépresseur.
J’espère que j’arriverai à en parler avec la psy sans qu’elle se vexe! Mais finalement c’est moi qui vois les crises de ma fille. C’est moi qui vois de quoi elle est capable. Et c’est moi qui angoisse à chaque fois que je la laisse seule… en me disant qu’elle ne sera plus là à mon retour.
Donc, les psys, il faudrait quand même qu’ils écoutent un jour.
Nous partons à Bruxelles ce soir. On est contents. Et elle aussi. J’espère que ce sera un weekend où elle ira bien. Personne ne saura ou ne verra ce que je viens d’écrire. J’espère.