La boulimie après l’anorexie. Ou mieux encore : la boulimie avec l’anorexie. On se demande comment elle va s’en sortir un jour…
Je fais les courses au supermarché. Trois jours après, le frigo est vide. Les 20 cannettes de coca light ont disparues. Le pain dans le congélateur s’est évaporé. les 10 kilos de poires et de pommes aussi. Et je ne parle pas des pots de nutella, des paquets de biscuits réservé à son frère, les réserves que je peux avoir pour des soirées…. Un gouffre. A tous les niveaux.
Je m’énerve. C’est trop grave de dépenser de l’argent dans la nourriture qui fini dans les toilettes. Ca m’exaspère. Hormis le fait qu’elle détruit sa santé et son moral, maintenant c’est également mon portefeuille qui en prend un coup. Et puis son frère n’en peut plus. La salle de bains est un chantier, les toilettes une horreur. La cuisine jamais rangée. Des assiettes s’entassent, les armoires sont sales…
Je sais qu’elle souffre, je sais que c’est épouvantable pour elle. Mais je ne peux pas m’empêcher de dire ce que j’en pense.
Alors, elle change de tactique. Maintenant, elle achète des bouteilles de coca (c’est moins cher que les cannettes), des kilos de bonbons sans sucre (qui lui donnent des coliques au vente), et puis elle se fait de la pâte à gateau avec sucre, farine et beurre qu’elle mangue toute crue. … c’est moins cher….
Par contre, les repas sont parfaitement équilibrés : salade, poulet … fruits, yaourts et même du pain. Faut pas parler de pâtes, riz ou autres aliments imprononçables (ceux qu’elle mange pendant ses crises). C’est navrant. C’est tellement difficile de voir et d’accepter. Mais elle a bientôt 19 ans. Que puis je faire à part lui répéter les mêmes choses, la rassurer, la consoler?