Vendredi le médecin de Poissy m’a téléphoné pour demander comment va ma fille. Je lui explique mon inquiétude par rapport à ses crises, par rapport au manque de soutien psychologique et par rapport à son emploi du temps actuel : pas de cours, pas de lycée, pas d’inscription pour les cours à domicile, pas d’objectif concret pour finir son année.
Elle passe son temps au bureau de son papa. Regarde tous les sites pour savoir comment entrer à Harvard ou éventuellement une autre université américaine. Comment passer les tests d’anglais. C’est bien si cela l’emmène à prendre une décision.
Elle s’est fixé comme objectif d’aller à Harvard après le BAC. C’est très bien mais en même temps très ambitieux pour quelqu’un de malade qui a arrêté le lycée de son propre gré.
Je ne veux pas la décourager, ni l’encourager, car on ne sait pas si cela sera possible. De part le niveau d’exigence pour y rentrer et pour des raisons financières, Je lui propose de chercher également d’autres alternatives, peut être plus réalistes à court terme, et non moins « prestigieuses ».
Le médecin m’informe que dans cette maladie, les jeunes ont tendance à se fixer des objectifs tellement exigeants et difficilement à atteindre, qu’ils y trouvent ensuite une excuse pour ne rien faire et se renfermer. Et malgré toute la confiance que j’ai dans les capacités de ma fille et dans son ambition, je crains qu’il ait raison.
Il est également inquiet de voir qu’elle ne fait toujours rien de concret.
Nous avons envisagé une multitude de choix. Des propositions faites avec la direction du lycée. Ce sont des choix qui peuvent être pris individuellement, ou simultanément.
Ces options, on en a parlé longuement. Il n’y a pas d’obligation, pas de pression. C’est à elle de choisir.
– inscription au CNED ou cours par correspondance pour rattraper au moins partiellement les cours de ère et être plus à l’aise en cas de redoublement
– présence au lycée pour une seule matière (par exemple français)
– cours à domicile par les professeurs de son lycée qui l’ont proposé
– stage intensif pour préparer examen d’entre anglais (toefl, cat ou autre) à Paris ou en Angleterre
– hôpital du jour pour accompagnement psychologique intensif (elle ne voit qu’une psy pendant une demie heure par semaine…. cela ne suffit pas!!!!!).
Bref, de nombreuses options sont possibles, mais de mon côté je n’en parle plus car au plus que je le fait, au plus qu’elle s’isole.
Le soir, je demande à ma fille de prendre rendez-vous avec le médecin. Il faut déplacer le rdv que nous avons dans 3 semaines car nous seront probablement en vacances et puis il est important qu’elle fasse le point avec lui. Elle refuse.
Je pars à Bruxelles.