Enfin une nutritionniste

septembre 30th, 2009

Nous avons enfin trouvé la nutritionniste dont ma fille avait besoin : elle est spécialisée dans les TCA, travaille avec la clinique des Pages et la psychiatre de notre fille, est adorable, directe, honnête. Et surtout, elles ont très bien accrochés ensemble.

Pas de mensonges, directement un tutoiement entre les deux, échanges de portables pour s’appeler nuit et jour si besoin…. On sent qu’il s’agit d’une personne sur laquelle on peut compter et en qui ma fille a directement confiance.

Ouf… c’était la dernière personne importante qu’il fallait trouver. Cela évitera d’aller voir la nutritionniste de la maison des ados et celle que nous avions vu il y a 3 semaines (très efficace : elle a effectivement perdu 3 kilos depuis ce rdv!!)

Pas de mensonges : donc également la vérité à propos de la boulimie. Elle a expliqué que dans 9 cas sur 10 les anorexiques font de la boulimie après. C’est bien ce que je ressens avec notre fille car elle dit en permanence qu’elle a hâte d’être guérie pour manger tout et autant qu’elle le veut….Et que ca lui fait très peur car elle pense ne pas pouvoir se contrôler. Et oui, même problème mais dans le sens inverse!!

Hier soir elle s’est resservie plusieurs fois. Je suis rentrée trop tard pour le voir et l’aider à se contrôler (bon … n’exagérons pas : il ne s’agissait que de la soupe aux courgettes pure!). Mais pour elle cela a été la preuve qu’elle ne peut pas se contrôler. Et qu’il faut qu’elle résiste à la nourriture.

Évidement, aujourd’hui j’ai payé pour cet « écart ». En plus, je suis particulièrement fatigué depuis ce matin, et j’ai donc un peu moins de patience.
On a enchainé plusieurs rendez-vous aujourd’hui et entre les accompagnements des uns et des autres, j’ai une journée où je ne fait rien d’autre que de passer des heures dans la voiture et dans les salles d’attente.

De mauvaise humeur, elle n’arrête pas de me dire ‘tu ne comprends rien », tu ne m’écoutes pas », tu es de mauvais humeur », tu es « fâché »….

Elle sent que je suis plus « fragile » aujourd’hui et en profite pour projeter, comme dans un miroir,  son mal-être sur moi.

Et c’est là qu’il y a des moments où  j’ai aussi envie de lui crier dessus, de me fâcher. De lui dire que je suis épuisé, que j’ai le droit d’être contrarié, le droit de dire ne pas dire les choses comme je le veux. Que je n’arrête pas de faire tous les rendez-vous avec elle, que je l’emmène et la récupère partout, que je l’écoute à longueur de journée, que mon travail en souffre, que je n’ai plus de vie, ni  de couple, ni d’amis, ni pour moi….

Oui… Il y a des moments où les mamans aussi ont envie de crier.
Faut juste pas le faire au mauvais moment …