On a beau dire qu’il ne faut pas se culpabiliser. Qu’il faut d’abord faire le nécessaire pour la guérir et ne pas perdre de temps à se faire des reproches.
Mais quand elle ne parle plus, quand elle se referme et quand elle me rejette, que puis-je faire à part penser à tout ce qu’on a fait ou ne pas fait?
Est-ce que je paie aujourd’hui d’avoir été trop proche de mes enfants? D’avoir parlé avec eux, d’avoir été honnête? D’avoir évoqué nos soucis de couple (sans pour autant aller dans les détails que tout le monde connaît) parce que je sentais qu’ils en souffraient et qu’ils avaient besoin d’une explication? Est-ce que je paie les belles années que j’ai eu à partager des merveilleux moments avec eux? D’avoir été si fière, si comblée?
Je ne sais plus comment faire. Faut-il que je me fâche quand elle ne me répond pas? Que je la réprimande quand elle parle mal à son frère, à son père? Le seul résultat que j’obtiens est le saut du repas.
Je m’en veux de ne pas avoir pris de décision. Je m’en veux de n’avoir quitté mon mari quand il le fallait. Je m’en veux de ne pas avoir pu montrer à mes enfants c’est l’amour entre les parents. Je m’en veux d’avoir toujours été mal dans ma peau. Je m’en veux de ne jamais avoir eu assez confiance en moi. Je m’en veux de ne pas avoir parlé de l’histoire des parents de mon mari. Je m’en veux de ne pas avoir été à la hauteur de tellement de choses…..
Mais à quoi ça sert aujourd’hui? Je peux me faire tous les reproches du monde. Cela ne guérira pas ma fille. Au contraire. Il faut que je lui montre qu’on peut choisir dans la vie. Qu’il y a toujours des options, des alternatives. Que le bonheur, on le construit soi même d’abord. Avant de pouvoir le partager avec un autre.
Mes amis, mes parents, ce n’est pas la peine de me dire que j’ai bien fait, que je n’ai pas de reproches à me faire. Je connais les raisons de la détresse de ma fille. Vous aussi, vous en connaissez probablement beaucoup… Et puis, pour une maman, c’est un sentiment naturel que vous partageriez toutes avec moi.
Ce soir, je suis rentré avec du plomb dans les chaussures car je ne savais pas comment j’allais la retrouver. Sur le chemin j’ai acheté du poisson, des légumes en portions individuelles, car c’est ce qui marche le mieux dans son cas.
Mais en rentrant, je l’ai trouvé recroquevillé dans son lit. Pas de bonjour, aucun regard. Juste « laisse moi tranquille », ‘vas t’en »…. Impossible d’établir un contact.
Je sais qu’elle va revenir. Je sais qu’elle souffre et qu’elle est guidée par « Catine ». Elle n’arrive pas à l’apprivoiser, à la dominer, à la rendre complice pour pouvoir guérir.
Je ne peux pas te dire de ne pas culpabiliser…. car tu sais très bien que tu n’as pas à le faire, mais on le fait toutes…… s’en rendre malade !
Et à un moment, on n’arrive même plus devant son enfant à retenir les larmes, sa détresse…… A un moment montrer qu’on est touché, qu’on a peur, qu’on a les larmes qui nous étouffent…… que nous aussi, on perd le contrôle…… la colère et l’agression de la part de parents n’a pas vraiment sa place………. mais montrer qu’on est pas toujours forte, qu’on est pas invincible et qu’on lâche prise……..
Tu passe par toutes les étapes et ta fille aussi……
il y a pire comme situation familiale, alors pourquoi la votre et pas une autre….. Trop d’amour ? Trop de vérités ? Non…. personne ne sait vraiment….. Ils ne comprennent même pas le dysmorphisme…. lors de groupes de paroles de parents, j’ai vu toutes sortes de parents, de mères…….. Pourquoi nos filles ont elles toutes le même profil, certains traits de caractère identiques…… j’ai discuté avec une maman dont la fille a été anorexique et qui s’en est sortie…… même profil, mêmes « tocs alimentaires » pratiquement….. La maman en avait les larmes aux yeux……
pour l’instant personne n’a de réponse aux questions que les parents se posent, ni à leur peur, nous ne sommes pas les malades, nous subissons mais la première en ligne de mire de l’anorexie, ceux sont nos filles ………… laisser couler nos larmes ne veut pas dire qu’on baisse les bras, mais qu’on est humain et maman avant tout.
Publié par Maman contre l’anorexie le vendredi 18/09/2009 – 8:27
Comme tu as peut être pu lire, nous avons passé un nuit d’horreur.
Mais je me demande maintenant si ces crises sont normales pour une anorexique?
Elle est vraiment devenue folle. Impossible de la calmer. Je comprends maintenant qu’on puisse les mettre en hôpital psychiatrique.
Hier soir j’avais l’impression qu’il y a avait deux maladies en elle. L’anorexie et la folie.
As-tu eu ce type de crises? Sais-tu si cela arrive? Je suppose que oui car c’est bien c’est état qui pousse au suicide ou à l’automutilation. Mais c’est tellement impressionnant. Mon mari veut que je l’emmène à la clinique aujourd’hui. Mais maintenant qu’elle est plus calme, je préfère attendre le rdv à la maison de Solenn lundi. Elle refuse en toute façon d’aller à la clinique, donc il faudrait la forcer… ce que je ne peux pas faire sans avis médical.
Je t’embrasse et espère que c’est calme de ton côté…
Publié par Ma bataille contre l anorexie de ma fille le samedi 19/09/2009 – 11:36
oui, c’est le genre de crise d’hystérie…… dû notamment à la peur, la panique…incontrôlable, mon mari a du une fois, la mettre dans la douche froide !!!
Non c’est malheureusement une seule et même maladie : l’anorexie mentale !!!!
Publié par Maman contre l’anorexie le dimanche 20/09/2009 – 6:20