Ce weekend a été long. Beaucoup d’émotions. Beaucoup de crises. Beaucoup de petites victoires… C’est trop long à écrire. Trop compliqué à exprimer…
Ce soir je me suis couché. Epuisé. Et je me suis dis que c’était dur de vivre tout ça en tant que parent. Pourquoi moi, pourquoi nous? Pourquoi cette souffrance?
Souffrance… ? Mais cette souffrance, ce n’est pas moi qui la subis. Ce que moi je traverse est tellement peu par rapport à la souffrance que ressent ma fille.
Qu’y a-t-il de pire que d’avoir FAIM? De ne pas POUVOIR manger? On peut avoir tous les maux, tous les malheurs de la terre, mais si on ne peut pas manger, on ne peut pas survivre. On ne peut simplement pas VIVRE. Et on ne peut plus ressentir d’autre souffrance que la faim. On ne peut plus penser à rien d’autre que la nourriture. Tous les autres sentiments deviennent secondaires.
Notre fille n’arrive plus à manger, plus à se contrôler, plus à avoir de pouvoir sur soi, plus à se faire plaisir…. Elle se puni. Son corps la puni. Il y a une guerre à l’intérieur de ce corps.
Elle porte la souffrance des autres en elle. La souffrance de ceux qu’elle aime.
Et tout ça inconsciemment, sans pouvoir le comprendre.
J’essaie d’exprimer ce que notre fille me dit. Ce qu’elle ressent. Elle parle beaucoup. Même pendant ses crises quand elle est couchée par terre dans la cuisine et qu’elle hurle, qu’elle pleure, qu’elle veut mourir…. Elle n’en peut plus. Elle VEUT manger. Elle VEUT guérir. Mais c’est trop difficile… pour l’instant.
Pourtant, nous avons fait tellement de progrès cette semaine. Tellement de choses sont sorties, ont été dites.
Malgré la première crise vendredi soir vis à vis de son frère et de son père, elle est allée au cinéma et au restaurant avec son papa samedi soir. Elle a passé une bonne soirée car ils on finalement eu l’occasion de parler. Et elle ne demandait que ça.
Vendredi soir… la visite àla clinique. J’en parlerai demain. Je suis fatigué. Mais une chose est certaine : elle ne VEUT PAS être hospitalisée!