Je suis une femme ignoble. Je suis détestable. Je ne sais pas ce que c’est de travailler.
Si ma fille est dans cette situation aujourd’hui c’est parce que je vais l’amalgame entre ma situation et la sienne.
Que si je n’avait pas été obsédé par mon poids, elle n’aurait pas eu de problème.
Je réponds que sa maman était obsédée par son poids. Qu’elle se faisait peser, mesurer par son amie. Qu’elle avait tellement peur de prendre un gramme.
Il devient livide. Comment je peux attaquer sa mère?
Je lui réponds qu’il attaque ma famille, qu’il m’attaque moi. Que j’ai le droit de dire ce que je pense… et qui en plus est une vérité et pas une critique gratuite.
On hurle. Je lui dis que je vais le quitter avec mes enfants. Qu’il restera avec ses maisons, ses voitures, ses maitresses. Que je ne le supporte plus. Que je ne supporte plus les mensonges, les reproches.
Pendant le repas avec les enfants, il n’a parlé que du travail. Positif, car les affaires vont mieux. Alors qu’à plusieurs reprises je lui ai demandé de ne pas parler du travail à table. Que tous les livres et médecins disent qu’il faut des conversations légères qui concernent les enfants. Il n’a rien compris.
Je vais me coucher. Les enfants ont probablement tout entendu. Je n’en peux plus de les faire subir cela. Et c’est ma faute. Car j’ai craqué. Si je n’avais rien dit, rien ne se serait passé. On aurait passé une soirée tranquille.
Je me couche. Il me réveille. Je l’ignore. Comme il a fait tellement souvent quand moi je voulais lui parler. Quand moi j’avais besoin qu’il me parle, qu’il me réponde.
Ca ne me touche pas. Je n’ai aucun problème à l’ignorer. Il se met sur le lit, je me dis qu’il va me tirer de là, tellement qu’il est fâché.
Mais il part et va se coucher. Car demain il y a chasse… et dans 2 jours sa fille va à l’hôpital…
Dimanche :
Finalement mon mari est revenu de la chasse cette nuit.
Ce matin réveil à 11h30. Il est gentil, ne comprend pas pourquoi je suis froide et distante. Surtout très triste et pas possible de retenir mes larmes.
Je lui dis que ma belle soeur, la marraine de la fille arrive de Bruxelles pour voir notre fille. Je dis également que si elle peut rester jusqu’à demain, je préfère qu’elle emmène notre fille avec lui à l’hôpital. Que pour moi cela va être trop difficile.
Il me répond que c’est bien, mais que ce n’est pas possible lundi après midi car rendez-vous important pour le travail. Je me fâche, il ne comprend pas pourquoi.
Ce n’est pas la peine d’expliquer. Je me bats contre un mir d’incompréhension, un mur qui ne veut pas être percé.
Il est allé à la chasse alors que sa fille va se faire hospitaliser pendant plusieurs semaines. Il m’a demandé si je voulais qu’il reste. Je n’ai pas répondu. C’est à lui de savoir que dans ces moments là on a besoin d’être ensemble. Que j’ai besoin de lui. Que je n’y arrive pas toute seule. Il ne comprend pas.
Même les enfants ne lui demandent pas de rester. Ils ont le même sentiment que moi.
Sans qu’on se le dise. Les non-dits …. dont j’ai parlé pendant la thérapie de famille