Partir

février 1st, 2010

Je suis à bout.

Ma vie est un fiasco
ma vie n’est pas celle que je voulais
ma vie n’est pas celle dont je rêvais
Je n’ai pas réussi mon couple
Je n’ai pas réussi ma vie de famille
Je n’ai pas réussi ma vie professionnelle
Je suis là pour tous
mais ils me le reprochent
J’essaie de bien faire
Trop bien faire
Et tout se retourne contre moi
Je ne peux pas faire la vie des autres
Je ne peux même pas faire la mienne
Je rend tout le monde malheureux
Et j’entraîne tout le monde avec moi dans ce gouffre.

Il faut qu’il me le prenne
Il faut qu’il m’enlève ce que j’ai de plus cher
Je ne les mérite pas. Je ne le mérite pas.
Il faut me punir de na pas avoir été à la hauteur de mes rêves, de leurs rêves.
Je n’ai pas le droit d’être heureuse.
Je ne peux pas.
Comment une personne pour moi peut faire quelque chose de bien?
Comment peut-on aimer une personne comme moi?
Je ne les comprends pas.

 

Je n’en peux plus. Je n’y arrive plus. Ils ont raison. Les psychiatres, mon mari. Ils ont raison. Comment peut-on être heureux avec moi? Quelqu’un qui ne décide rien. Qui n’a jamais été là pour son mari. Qui est incapable de gagner de l’argent. Qui est en permanence dans « l’émotionnel » et pas dans le réel….

Comment ne pas comprendre les « dérapages » de mon mari? C’est à cause de moi. A cause de mes absences à la campagne pendant que les enfants étaient petits. A cause de mon manque de gentillesse à son égard. A cause du manque de reconnaissance que j’ai pour lui?
Il ne comprend plus rien. Pensais que je partais à Bruxelles en septembre. Maintenant je ne sais plus. Tout dépend de notre divorce, de notre fille, de nos enfants, de mon travail.
Mais pourquoi? Je suis perdue. Ma tête ne va plus. Ma fille ne va plus. Mon fils ne va pas bien. Et mon mari me fait que des reproches. Et tout ce qu’il dit est proche de ce que me disent les psychiatres. Il est habile. Sait exactement comment me perturber, comment me culpabiliser, tout en se faisant passer pour la victime. Victime de moi. Victime de ma méchanceté. Victime de mon manque de reconnaissance pour lui. Victime d’avoir été « écarté » des enfants. Victime de ne pas pouvoir partir en vacances alors que moi je n’ai que ça à faire. Victime de devoir travailler pour subvenir à nos besoins. Victime, victime, victime….

Et moi je suis le bourreau.

Comment ne pas comprendre que ma fille est malade dans cette situation? Il faut que je les laisse. Il faut que je les quitte. Il faut qu’ils soient heureux. Et ils ne peuvent pas l’être avec moi.

S’il vous plait, j’écris, mais ne m’appelez pas. Ne venez pas. J’ai besoin d’être seule. Ca ira mieux dans quelques heures. Je suis au bureau donc je n’ai pas le choix.
J’ai juste besoin de partager mon désespoir.