Profitez de l’absence de votre fille pour régler vos problèmes …

novembre 19th, 2009

Voilà ce qui sort de notre entretien avec le psychiatre et la psychologue de notre fille.
Nous avons eu une longue conversation….  Et je pense que ce que j’ai dit, n’a vraiment pas plu à mon mari. Mais cela dure depuis trop longtemps. Il faut avancer maintenant. Pour nous, pour nos enfants.

L’équipe médicale est très optimiste quant à notre fille. Elle fait de grands progrès au niveau de son poids, est très gentille avec toute l’équipe médicale, est positive, s’intéresse aux autres, aux activités… Elle se sent bien dans cet environnement.
D’ailleurs, le monde extérieur et le futur lui font toujours aussi peur.
Mais les médecins la rassurant, on la rassure. D’abord, elle ne quittera l’hôpital que si elle en est psychologiquement et physiquement préparée. Ensuite, je la rassure qu’elle ne reprendra pas ses cours avant janvier.
C’est des phrases qu’elle a besoin d’entendre à plusieurs reprises lors de nos visites. Ce qui indique que malgré son apparence, elle est encore bien malade.
D’ailleurs, elle aurait la possibilité de téléphoner aux amis quand nous sommes avec elle. D’autres patients (ceux qui ont fait des tentatives de suicide….) lui proposent de prêter leur téléphone pour aller sur facebook. Mais elle refuse. Elle me dit que si les médecins interdisent toute communication avec l’extérieur, c’est que cela doit être mieux pour elle… Et je sens qu’elle ne veut pas communiquer avec les autres, ni les voir. Elle a vraiment besoin de rester seule et ne veut voir que son papa et sa maman.

Hier, elle m’a longuement parlé des autres patients du service. Il y a un « turnover » très varié…. :    toujours les 3 filles anorexiques, dont une sous sonde (le père est alcoolique dépressif) et une autre qui a un grave problème mental (attouchements et violence par le père, entre autres).
Ensuite, 2 patientes hospitalisés pour cause de tentative de suicide : l’une a été violé par le meilleur copain de son petit ami (17 ans), l’autre a été séquestré par son père pendant toute sa jeunesse avec violences et interdiction d’avoir des contacts avec le monde extérieur. La fille a 15 ans, en paraît 10 et ne sait ni lire, ni écrire.
Et puis, il y en a deux (garçons!) pour des raisons purement médicales (diabète et problème d’immunité).

Ce n’est pas un récit très réjouissant, mais ma fille me dit que jamais elle n’aurait connu des personnes pareilles si elle n’avait pas été hospitalisée. Qu’elle entend des horreurs et que cela lui permet d’être plus à l’écoute des autres, de moins juger, de se rendre compte qu’il y a nettement pire qu’elle….

Est-ce que j’avais déjà dit que son poids de sortie est fixé à 48 kilos? Beaucoup trop peu à mon goût mais je suppose que les médecins savent ce qu’ils font.
Toujours pas de nouvelles de sa psychiatre Delphine. L’équipe médicale à Poissy n’en a pas non plus…. Ma fille est très déçue, et moi encore plus.