Enfin des choses qui avancent. J’ai l’impression que petit à petit on trouve un cadre pour « traiter » ma fille.
Le rdv avec la psychiatre hier s’est très bien passé. Elle a envie d’y retourner et même si elle ne la trouve pas directement très sympa (dans le sens « copine ») elle m’a dit qu’elle se sentait bien avec elle et qu’elle a l’impression qu’elle peut lui parler sans en avoir peur.
C’est le premier rdv où nous avons eu des informations concrètes. Les différents centres d’accueil : maison des adolescents, Dr. Benoit, l’institut Montsouris (Dr Godard) à Paris, et la clinique Victor des Page au Vésinet.
Elle nous a redirigé vers une nutritionniste – médecin et nous a confirmé que le suivi devra se faire entre la maison des ados (pour le côté médical), la nutritionniste et la psy.
Cela a énormément rassuré ma fille (et moi!!).
Du coup, nous avons passé la journée ensemble à faire du shopping (adieu mon travail et mon compte en banque…) et déjeuné au resto. Léger, mais quand même 150 calories (…).
Elle était souriante et heureuse toute la journée.
Hier soir par contre, son père est rentré pour manger avec nous et à peine le repas terminé il lui a dit qu’il est hors de question qu’elle s’achète encore des vêtements de taille inférieure à celle qu’elle avait avant sa maladie.
Grosse dispute entre les deux : une fille qui ne comprend pas sa réaction. Un père qui veut exercer son autorité et ne se rend pas compte qu’il ne faut pas créer des vagues aux moments des repas. Je sais que ce type de discussion l’empêchera de manger la prochaine fois en sa présence et il faut absolument l’éviter. Il faut que les repas soient des moments sereins car pour elle c’est déjà un énorme stress.
Je n’en veux pas à mon mari, car il fait son possible et est assez désemparé face à la situation. Il aimerait qu’on la soigne de suite, qu’on lui donne des médicaments, des antidépresseurs.
Bref, j’ai passé de nouveau du temps avec elle pour parler hier soir. Pour lui expliquer qu’il faut qu’elle parle avec son père. Que chacun doit faire un effort pour se rapprocher l’un de l’autre. Elle, en mangeant (ou en parlant) un peu, lui en essayant d’apprendre à lui parler.
J’ai l’impression de devoir gérer les soucis de toute la famille…. Et je me sens tellement seule et à la fois tellement forte, car je sais que pour l’instant je prends les bonnes décisions, même si j’ai pu faire des erreurs dans le passé.
Aujourd’hui nous avons fait les prises de sang. J’essaie d’obtenir un rdv avec la nutritionniste.
Ma fille en a parlé au téléphone avec une très bonne amie à elle qui a été confronté au même problème. Elle vient dormir à la maison ce soir et elles passent la journée ensemble demain. Je suis contente d’avoir téléphoné à la maman de cette copine et qu’elle en a informé sa fille. C’était plus facile pour ma fille d’aborder le sujet et elle est contente de pouvoir partager ses angoisses avec des gens de son âge.
J’ai également téléphoné au lycée pour les informer de la situation. Même si ma fille ne veut pas en parler à l’école, je pense qu’il est important que la direction soit au courant. Surtout, qu’elle risque de rater pas mal de cours pour cause de consultations.
Tous les jours un petit pas, une décision, un rdv, un échange… Je vois moi-même une psy (heureusement depuis longtemps!) ce qui m’aide également à faire face.
La psychiatre a dit à ma fille qu’il fallait absolument arrêter la perte de poids. De prendre une cuillère à café d’huile par jour…. Elle l’à fait hier. Espérons que cela continue.