Rendez-vous hôpital & crise de nerfs

octobre 21st, 2009

Il est difficile d’écrire ou de comprendre comment cette journée s’est passée.
Et je n’ai pas envie de donner tous les détails.

Juste pour rassurer : elle a vu le médecin à l’hôpital de Poissy qui a été formidable. Il a réussi à lui faire faire des choses qu’on pensait impossible sur le moment et compte tenu de la situation.
On est rentré à la maison à 17 heures. Après deux heures de silence et de rejet,  elle a voulu me parler.  Elle pleure car elle ne veut pas être fâchée avec moi. Ça lui fait mal. Sa maladie lui dit qu’il faut rester fâché avec moi, mais ELLE ne veut pas. Elle résiste. Elle m’explique, elle me parle. Je lui dis qu’elle peut être fâchée, qu’elle a ce droit. Car après tout, je l’ai emmené de force à l’hôpital. J’ai fait venir son papa pour être avec nous. Et je comprends qu’elle soit révoltée contre moi.
Mais elle continue à me parler à me confier ses sentiments, ses peurs, son attitude vis à vis de son père.
Elle ne me rejète pas. Je ne comprends pas, car elle en avait toutes les raisons.

Quand elle était dans la voiture devant les urgences à  l’hôpital à 14 heures, elle a voulu que je lui promette d’être parti à 14h30. Je ne lui ai rien promis. Ni l’heure du départ, ni le risque qu’elle soit hospitalisée en urgence.
Elle m’a traité de tous les noms sur le coup. Mais je pense que le fait de n’avoir rien promis et de l’avoir ramené à la maison (j’aurais préféré qu’elle y reste!), l’ont rassuré et ont permis de rétablir le dialogue ce soir.
L’hospitalisation ne se fera uniquement si elle est en danger vital ou si elle le demande elle-même. Les règles sont claires. On n’a qu’attendre….

Je ne peut pas expliquer combien il est difficile d’emmener sa fille à l’hôpital contre son gré… en ne sachant pas si ils vont la garder 1 heures, 24 heures, 1 mois ou 4 mois.
J’ai pris ce risque malgré toutes les insultes et tout le mal que je lui ai fait sur le moment. Mais je n’avais pas le choix. J’avais l’impression qu’elle allait avoir un arrêt cardiaque dans la voiture, tellement qu’elle était hystérique.

Mon fils a vécu tous ces moments avec moi. Il a été formidable. Il a eu très peur, a cru qu’on allait la perdre. Il a des mots très forts, réconfortants, lucides. Il a été un roc et malgré le fait qu’il n’a que 14 ans et qu’il reste encore très « enfant »  il a fait preuve d’une maturité qui m’a surprise.

Je suis tellement fière de mes enfants, tellement heureuse.  On va s’en sortir.

Son papa est venu à l’hôpital. Il a laissé tomber son travail cet après midi pour nous rejoindre. C’était important, même si notre fille le rejette complètement pour l’instant.
Ce soir, il n’est pas là.
Notre fille est soulagée car elle ne supporte pas voir son papa après une dispute.
Elle a bien mangé, elle a ri, elle était de nouveau notre fille.
Non, je ne reproche rien à mon mari. Absolument rien. Chacun sa vie, chacun son destin. Et j’étais heureuse qu’il était avec nous cet après midi.
Mais il faudra un jour résoudre nos problèmes, Il faudra un jour résoudre les problèmes entre lui et sa fille. Mais pour ceux là, ce n’est pas moi qui peux le faire.

Demain c’est mon anniversaire!! (Je sais, ça ne se fait pas… mais j’ai toujours expliqué à ma belle sœur qu’il fallait souvent le rappeler pour qu’on ne t’oublie pas ce jour là …histoire de ne pas être déçue ou d’attendre le bouquet de fleurs qui ne vient jamais !!!)

Je donnerai des nouvelles plus lucides et concrètes plus tard. Là, je n’ai plus les idées très claires.

Le lendemain

La journée de hier a été épouvantable et c’est pour cela que je n’ai écrit que le positif.

Le médecin n’a rien dit de plus sur son état que ce qu’on savait déjà. Rien de plus sur l’hospitalisation. Les règles restent les mêmes. Sauf qu’elles sont probablement un peu plus souples dans cet hôpital.
Mais nous sommes rassurés d’avoir trouvé un service à priori très compétent pour la traiter en cas d’hospitalisation : volontaire ou forcée pour cause vitale.
Et elle semble faire confiance à ce médecin (dont le fils est en classe avec notre fille!). Je pense qu’elle ira le revoir de son propre gré. Et je pense qu’il arrivera peut être à la convaincre de se faire hospitaliser.

Juste pour préciser : quand nous étions devant les urgences hier après midi, elle n’a pas voulu sortir de la voiture. Après une crise d’hystérie, elle a commencé à faire ses devoirs dans la voiture. Quand son papa est arrivé, il a essayé de lui parler dans la voiture. Nouvelle crise d’hystérie. Elle voulait tout casser. A un moment, elle est sortie de la voiture. Elle a voulu partir. S’est roulé sur le sol. On a du la retenir à 3. Elle est retournée dans la voiture.
Nous avons attendu pendant 1.30 heure devant les urgences. Le médecin nous avait dit en arrivant de la laisser dans la voiture. Qu’il la verrait à 15h30, heure à laquelle on avait rendez-vous. L’équipe médicale à l’accueil était vraiment formidable.

A l’heure du rdv, j’ai eu un entretien avec le médecin pour expliquer la situation. Il est allé dans la voiture pour parler avec notre fille.
Nous étions convaincus qu’il ne réussirait pas à la faire parler ou la faire sortir de la voiture. Après une demi-heure, on les a vus sortir de la voiture. I l’a emmené dans son bureau pour continuer la consultation à l’intérieur. Elle s’est même fait examiner.
On ne sait pas comment il a fait. Comment il a réussi à la convaincre, à recevoir sa confiance alors qu’il ne l’avait vu.
Mais je l’admire ce médecin. Et je pense que notre fille est assez d’accord avec ça.

Aujourd’hui je me dis que si on l’avait rencontré il y a un mois, elle serait peut être à l’hôpital aujourd’hui. Mais on ne peut pas vivre avec les « si ».