Sors-moi de ce lycée! Je ne tiendrai pas l’année

septembre 4th, 2009

Voilà le SMS que je viens de recevoir de ma fille.
Je m’y attendais. Je ne peux pas dire le contraire.
Retrouver la pression de l’école, la pression sociale, les amis qu’on a finalement pas envie de voir… la réaction était prévisible et elle la craignait.

Hier après midi j’ai pu travailler au  bureau. Mais à partir de 16 heures, appels de notre fille pour savoir quand je rentre. Je sens déjà qu’elle commence à stresser.

Je récupère les prises de sang avant de rentrer. Elles sont excellentes!! Voilà une bonne nouvelle.
J’ai appelé l’école pour les avertir. Très bon accueil et soutien. Ils sont compréhensifs (pour l’instant).

En arrivant à la maison je la vois recroquevillé dans le canapé. On parle. Elle a peur, peur, peur et a noté dans son cahier toutes ces choses qui lui font peur :
– peur de ne plus avoir d’amis
– peur d’aller à l’école
– peur de ne pas savoir ce qu’elle va mettre pour la rentrée
– peur de ne pas être prête pour cette rentrée

la liste est longue….

Je lui dis que j’ai  eu la directrice de l’école pour avertir qu’elle manquera des cours pour des consultations. Erreur fatale!!
Déclenchement d’une crise hystérique, de hurlements, de pleurs.
« Pourquoi tu as dis ça? Pourquoi tu les as informés? Pourquoi tu m’as fait ça? Comment peux-tu me faire ça »….
J’essaie de parler. De lui dire que je ne voulais pas le faire derrière son dos. Qu’il faut qu’ils soient au courant… pour la ménager, pour comprendre.

Elle crie, elle hurle, elle n’en peut plus. Elle se sent écrasée. Ce poids l’étouffe. C’est trop lourd. Elle n’y arrive pas.
ECRASEE … c’est le mot qu’elle répète en permanence. Elle veut guérir de cette maudite maladie. Elle veut parler, être soigné. De suite.

Je la laisse se calmer. Je quitte la pièce. Passe un peu de temps avec mon fils.

Ensuite on parle. Je lui mets un manteau, des chaussures. Et je l’emmène se promener pour que ce poids puisse tomber. Pour que « Catine » s’en aille.
On revient et elle est plus tranquille.
On choisi ensemble ses vêtements pour la rentrée. Ca la rassure.
Elle mange un peu. Du poisson, de la salade. Pas de vinaigrette car elle ne supporte pas le mélange des aliments. Mais elle rajoute elle-même un peu d’huile et de vinaigre.

Je la couche. Son papa est rentré. Ca la rassure aussi. Savoir qu’on est tous à la maison avec elle.
Elle pleure dans son lit mais fini pour s’endormir.

Ce matin, petit déjeuner. Je lui ai mis quelques fruits secs et noisettes dans son sac pour l’école. Pour lui donner des forces en cas de besoin. Elle a trouvé ça bien. N’a pas refusé ce geste.

Et là, ce SMS. Je lui ai dit hier qu’il ne fait pas qu’elle s’inquiète. Que c’est comme les achats de vêtements. Si on fait un mauvais achat, on peut l’échanger, se faire rembourser.
Ca aussi, rassure. Elle sait que si l’école ne va pas, on trouvera d’autres solutions. Rien n’est figé, tout peut être changé.